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Billet de blog 20 mai 2011

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Ami lecteur, tu n'as pas un peu l'impression d'étouffer depuis une semaine ? Tu n'as pas l'impression que c'est toi qui est en prison ? une geôle sans barreaux. Une camisole médiatique avec les boutons dans le dos pour que tu ne puisses pas éteindre le net, la radio, la télé ou replier ton journal.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ami lecteur, tu n'as pas un peu l'impression d'étouffer depuis une semaine ? Tu n'as pas l'impression que c'est toi qui est en prison ? une geôle sans barreaux. Une camisole médiatique avec les boutons dans le dos pour que tu ne puisses pas éteindre le net, la radio, la télé ou replier ton journal.

Mis à l'isolement total dans ta cellule. Sans nouvelles du monde, sans nouvelles des autres. Ceux qui se battent, parfois au prix de leur sang, pour leur liberté d'expression, alors que toi, TOI qui l'as, tu te demandes bien à quoi elle sert quand tu vois que pour faire du papier on a été jusqu'à mobiliser non seulement le responsable de la rubrique des chiens écrasés mais également son confrère de la rubrique dess chats noyés.

Ce n'est plus la liberté d'expression si tout le monde parle de la même chose en même temps. C'est autre chose. De l'aliénation peut-être. En tout cas c'est plus indéfini, plus triste aussi car c'est au nom de cette conquète que tout le monde se précipite, histoire d'être sur le coup, de justifier sa place de leader dans les médias. Et tout d'un coup, on sombre dans le voyeurisme, dans l'analyse en boucle, dans la sollicitation d'experts, cette matière gluante dont les mucosités peuvent se suivre à la trace de plateau TV en studios radios.

Et là, on a tout eu. Les pour, les contre, les sceptiques, les fosses sceptiques espérant attirer d'autres mouches à merde, les antiseptiques sortes de Monsieur Propre à deux balles, les pronostiqueurs , les cartomanciens et j'en passe. Tout un aéropage de carnaval tout heureux de se retrouver la, à tailler le bout de gras au comptoir des barmen des chaines d'infos qui resservent volontiers la tournée à coup d'images en boucle, et qui reposent des heures durant la même question comme si la réponse allait être différente entre midi et minuit.

Quoique, on ne sait jamais. Une fois tout le monde saoulé de commentateurs grisés par le sentiment d'avoir fait avancer par leur lumineuse pensée le cours de l'histoire, tout est possible...

Ca sent le renfermé quand même dans ta cellule mon ami. Autour de toi des murs liquides ou coule le robinet de l'info. Au dessus de toi les sons magnétiques du bourrage de crane. En dessous le torrent de boue qui monte charriant ses relents acides comme la pluie qui défolie les arbres et qui expédie ad patrès tes neurones.

Tu respires mal, tu étouffes. Tu voudrais entendre parler d'autre chose. Pas forcément quelque chose de joli parce que tu n'habites plus à Disneyland depuis que tu as compris que les contes de fées se transforment parfois en comptes de faits. Non autre chose.

N'importe quoi. Même un match de foot entre équipes de douze millième division t'irait. Tu serait même prêt à t'interresser aux frasques de Lindsay Lohan alors qu'il y a une semaine tu ne savait même pas qui c'était.

Pourtant tu ne veux pas fuir. Tu es juste comme un lapin pris dans les phares de la machine qui va l'écraser. Fasciné comme par un soap télé.

Parce que c'est finalement ça. Au nom de la liberté d'informer, on à transformé l'information en feuilleton. Avec ses bons, ses méchants, ses personnages principaux et ses troisièmes couteaux qui viennent alimenter l'intrigue et qui disparaissent ensuite. De l'irruption de Dallas tans ton JT tant il est vrai que la machine à laver posée dans ton salon mélange les genres comme celle de ta buanderie mélange les couleurs.

Il va falloir que tu respires un grand coup mon ami. Il va falloir que tu débranches ce respirateur qui ne t'envoie que du gaz carbonique et qui obscurcit ton cerveau. Il va falloir avant que le sable t'engloutisse.

Ton écran n'est pas une fenêtre sur le monde. Tout au plus un vasistas. Le monde, le vrai est autour.

Qu'on nous donne de l'Oxygéne.

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