Je n'ai pas besoin que l'on m'entoure. Et je n'ai pas besoin de vos bras, de vos mains, de votre peau. En me touchant, vous me rongez. Vous me rongez et je vous recrache. Vous êtes des putains de vers qui grouillez sur moi.
Je n'ai pas besoin de drogues pour me calmer. Clamez mon nom et vous me faites jouir autant que vous me faites débander. Je sens votre souffle et ça m'ecoeure...Votre fétidité, votre avidité. Votre vide quand vous m'attendez
C'est MOI, MOI et MOI seul qui vous remplit. La mise en abyme de votre abime me donne le vertige. Je vous contemple et je vous méprise. Je pourrais vous faire faire n'importe quoi et vous me suivriez. Et même quand je ne suis pas là, même quand je veux être tranquille, c'est vous qui venez me chercher. C'est vous qui allez faire mon actualité. La répandre et vous plaindre que l'on ne me voit pas assez. Vous créez votre propre dose de MOI et vous la répandez junkies et dealers à la fois.
Vous êtes des larves, vous êtes des vers. Je pourrais vous assassiner. Vous tendriez votre cou pour que je vous décapite. Mais vos bras bougeraient encore, les mains jointes de remerciement de vous avoir achevés. Je vous suis tellement supérieur.
A genoux manant quand je te parle. Mais au fond de moi je sais.
Je sais que que je ne suis pas devenu ce pantin qui t'agite sans toi. C'est TA faute. C'est TA crédulité. C'est TON besoin irrépressible de te trouver une icone , une idole , une idée. Tu en as si peu. Une seule en fait. Suivre. C'est la que j'ai saisi le baton pour te battre.
Suivre. C'est la que tu te sens humain. Que tu te sens protégé dans le troupeau. Que tu trouves ce sujet de conversation qui te permet de te sentir intégré. Parce que c'est ça le fond. Tu as peur. Peur de ton vide. Alors tu le combles avec MOI.
Je tesuis tellement supérieur.
Et tu as raison. Je pense moi. Je réfléchis. Je te manipule. Je te flatte dans le sens du poil. Je ne vais pas te promettre du sang de la sueur et des larmes. Je flatte tes bas instincts, ton utopie généreuse, ta représentation quadrichromique du monde. Sans nuance, sans complexité. Juste avec démagogie. Mais tu gobes, tu avales, tu suces goulument. Tu aspires tout ce que je te dis et cela devient ton air. L'air des louanges que tu me chantes et dont je n'ai rien à foutre.
Tu vas me porter aux nues, tu vas démultiplier mon message, tu vas te faire prêtre pour moi. Et si je te le demande, tu te scarifieras, tu te sacrifieras, tu me starifieras.
Pauvre imbécile. Pauvre mouton. Pauvre con.
Je te suis tellement supérieur.