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Jouissez de la vie, il est beaucoup plus tard que vous ne pensez

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Billet de blog 25 août 2012

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je ne sais pas qui est le crétin qui a inventé l'expression "mort prématurement". Je ne sais pas. En même temps je m'en fiche. Qu'il reste dans la zone abyssale ou pataugent les lieux communs, la langue de bois et l'hypocrisie du politiquement correct.

"Mort prématurement". Ca veut dire quoi ? Qu'il y aurait un age ou il n'est pas normal de mourir et un autre ou il est de bon ton de ne plus vivre ? Et c'est quoi la limite ? 30 ans ? 50 ans ? 80 ans ? 72 ans 3 mois 6 jours 14 heures 21 minutes et 33 secondes tant qu'on y est.

On nait, on vit, on meurt. Point barre.

On peut durer le temps d'une chrysalide, celui d'un solo de Jimmy Hendricks ou une éternité (c'est très long l'éternité. Surtout vers la fin...).

Bref, Jean-Luc Delarue est mort "prématurément" à ce qu'il parait et d'un cancer ce qui est plus fréquent qu'on ne croit quand on sait qu'on n'en guérit qu'un sur deux. La preuve, on à guéri de Sarkozy, mais le FN à continué de métastaser.

Et la cohorte des people, du premier et du second rang, voire même de ceux qui étaient absents mais qui voulaient malgré tout être sur la photo de dégouliner de pathos, d'hommages plus ou moins affectueux, plus ou moins affectés, plus ou moins croustillants sur les addictions du défunt. Un seul s'en est tiré proprement, c'est Dechavanne qui a envoyé bouler le journaliste qui le pressait de commenter la vie de baton de chaise et de rails de coke en lui rétorquant que le sujet, c'était "la mort d'un homme d'une maladie dégueulasse (texto)".

"La mort d'un homme" nous renvoie à la notre. Ou ? Comment ? et surtout Quand. Le pourquoi en s'en fout quand on a acompagné ses parents en fin de vie. En général il se transforme en pourquoi pas plus vite, sans qu'on réfléchisse  que plus le temps passe, plus on amortit la douleur du décès un peu comme on termine son crédit immobilier.

"La mort d'un homme" nous renvoie aussi à nos vies. Il est loin de le temps du bruit et de la fureur, de la botte de Nevers savamment appliquée sur le front de son copain de 6ème qui lui aussi se prenait pour Pardaillan. De but marqué de la tête, c'est à dire à 1m20 du sol quand on à 10 ans, des envies de voyages pour les aventuriers, d'attaché-case pour les futurs traders, ou de fusée et de camions de pompiers.

Il est loin le temps ou tu te voyais sabre au clair quand tu te reveilles dans la peau d'un fonctionnaire retraité et aigri  juste bon a pétitionner ta colère sur Médiapart, l'internet ayant remplacé la ronéo. Le tout pour des causes de pacotilles auxquelles tu ne changeras rien. Que ce soit un obscur opposant au nom imprononçable otage d'une dictature du bout du monde comme de cette hydre fantasmée de la "finance multinationale et du capitalisme des bourgeois"....Des bourgeois dont pourtant tu fait partie sans t'en rendre compte avec ton petit traitement, ta Clio fabriquée en Turquie, ton ordinateur coréen et tes fringues chinoises. 

Et tu viens pleurer sur les délocalisations honteuses que  tu alimentes, ou alors tu accueilles au milieu d'un déficit de 500000 logements et de 3 millions de chômeurs les Roms. Mais pas dans ta maison. Naaaan ! Tu préfères ouvrir celles des autres. Dame, avec ton petit traitement que tu dois à "tous les autres", les salauds qui se gavent, bien sur que toi tu ne peux pas. Parce qu'il y a toujours des salauds qui se gavent plus que toi, c'est bien connu. Et plus le gouvernement passe à gauche, plus tu te gauchis afin de ne pas perdre ton aura de "Révolté".

Faut toujours que tu t'extrémises pour exister. 

Tu veux que je te dises ? Tu as la révolte mesquine...

Mais c'est tout ce qui te reste. 

Tu es comme ces anonymes qui ont fait les émissions de Delarue et qui venaient prendre leur once de glore avant de retourner dans les ténèbres de leur vie. 

Regardes toi. Combien d'année de ta vie aurais tu donné pour vivre comme un Jean-Luc Delarue ? "Mourir prématurément", et alors quand on à eu une vie pleine ? Fût elle remplie d'addictions en tout genre, avec au bout ce mur droit et sinistre comme s'il avait été prévu pour un peloton d'exécution.

Au lieu de te prostituer pour gagner une place sur ton tableau d'avancement (même pas au mérite, à l'ancienneté tu parles...) n'aurais tu pas préféré les bras de cette vieille maitresse qu'est la vie ?

Au lieu de faire le rigolo avec ta pancarte "Paix au Vietnam", "Paix Algérie", Paix en Irak", ou en Afghanistan (celle là elle t'a servi alternativement contre les Américains, les Russes, et les Talibans), combien d'années aurais tu donné pour coucher avec la réussite ? Fût elle au prix d'un fin atroce après une période de saccage et de scandales ?

Ou alors c'était ça tes rêves. "finir en bancal petit caporal de centre commercial" comme chante La Souche. Mais il n'y aura pas de Bagad de Lann-Bihoué pour toi.

Ta cornemuse à toi, c'est Médiapart. Soufle dedans, tu ne sauveras personne mais tu auras l'impression d'exister. 

L'important c'est la vie.

Il faut pas se plaindre de celle que l'on s'est choisie. Encore moins passer son temps à vilipender les autres, ceux qui font, assis sur son cul une tasse de café à la main plus par aigreur et jalousie que par réel désir de changement. 

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