Il y a quelques semaines, je suis rentré chez moi. Pas dans mon domicile niché dans une banlieue sympathique à l'écart des zones populacières et délinquantes qu'on te décris sur TF1. L'autre. Celui d'ou je viens . Exactement dans les mêmes zones populacières et délinquantes.
J'ai un gros avantage sur tous les rigolos qui se débattent dans leur gauchisme de circonstance. Piaillant à la lune leurs miasmes et leur rancoeur de ce monde "Crueeeel". Moi je sais de quoi je parle.
Je sais ce que c'est qu'un no man's land relié par une unique ligne de bus toutes les demi heures au centre ville et ses lumières. Je sais ce que c'est que d'acheter des meubles d'occasion faute de ne pouvoir acheter les ersatz en aggloméré de chez Confo. Je sais ce que c'est que de faire les soldes chez Pantashop. Je sais ce que c'est que de rouler dans un break Ami 6 brinquebalant et plus agé que toi, sans savoir qu'il sera 20 ans plus tard ta voiture d'étudiant.
Je sais aussi aujourd'hui, en étant revenu auprès de la tour ou j'ai grandi, ce que c'est que de constater que la peinture des volets est celle qui a été faite en 1972, que le béton éclate par endroit sous la rouille de l'armature, que de voir le centre commercial désert et vide de ses commerces, les parkings souterrains murés. Et encore ces panneaux, ces lettrages kitsch que j'ai vu poser lorsque j'étais enfant.
Je suis un "Icissien". Je suis d'ici. C'est ma force et mon sang qui coulent chaque fois que je retourne chez moi. C'est ma vigueur et ma rage qui se décuplent. C'est un bouleversement intérieur qui me rend plus fort, plus dur. Ma batterie qui se recharge. Et je te prie de croire que ce n'est pas la 6 volts de l'Ami 6. Non. C'est une batterie de DCA.
Cette force, j'en ai besoin pour avancer. Pour continuer. Aujourd'hui, je vis très confortablement. A un point que pour le premier imbécile extatique venu, inféodé aux idéaux de partage de la richesse des autres (surtout des autres), je fais figure de nanti, voire de bourgeois. J'assume. Ce n'est pas un problème. Comme j'ai assumé les fin de mois qui commençaient le 2, les 15 à 16 heures de travail par jour, les vacances tous les cinq ans, les petites panouilles au black pour subsister, les cures d'oeufs parce que ça coute moins cher qu'un steack, les petits larcins dans les hypers (paquets plats sous la chemise). La volonté. Toujours la volonté.
Mais je ne me suis jamais plaint, ni complait dans ma "classe". Mon père était fonctionnaire, ma mère caissière. Je suis fier d'eux ou qu'ils soient désormais, comme je pense qu'eux ont été fier de moi. De ma réussite.
Réussite. Un mot qui fait hurler tous ces soi-disant "gauchistes" qui voudraient que leur électorat reste à tout jamais coincé entre Gifi et Ed et dont l'objectif n'est que d'assoir leur pouvoir. Réussir, c'est trahir. Trahir ses idéaux, trahir la fameuse "classe ouvrière", trahir le peuple. Une société d'assujettis sociaux allant à la queue-leu-leu toucher leurs allocations. C'est tout ce qu'il désirent. Juste rétribution de ce que la "classe des bourgeois " leur doit. Au nom de la solidarité.
La solidarité, je l'ai. Mais elle est sélective. J'aide celui qui à besoin d'un coup de pouce. Celui qui veut s'en sortir. Celui qui se bat. Pas le clampin qui vient te taper la sebille à la main et dont tu sais qu'il reviendra trois mois plus tard une fois qu'il aura tout claqué. On pourrait croire que c'est difficile de discerner. C'est faux.
La volonté, l'envie cela se lit dans les yeux. Bien sur il y a ce que l'on appelle pudiquement les "accidents". Manière moins brutale de cautionner la brutalité de notre époque. On peut tout perdre en quelques minutes même quand on n'a rien. Ceux-la méritent encore plus d'êtes aidés. moralement et materiellement. Je ne m'étendrais pas au déla sur mes actions. C'est une question de pudeur et d'affaire personnelle. Mais si je sais d'ou je viens, je connais aussi le chemin et je ne laisse pas derrière moi celui qui veut reprendre sa course.
La Course. On peut finir en vainqueur, ou terminer carbonisé dans le rail. Parfois on ne choisit pas, d'autres fois c'est le cas. Il faut gérer, accepter victoires commes défaites, sans cesse se remettre en question, faire confiance aux autres, se faire confiance. Travailler, toujours travailler, ne rien considérer comem acquis, se battre toujours. Ne jamais baisser les bras. Viser l'objectif, et ne jamais se plaindre.
La Course. Voila le maitre mot. "Racing is life. Anything that happens before or after is just waiting". Steve Mac Queen dans l'inoubliable film "Le Mans".
La Course, c'est la vie. Tout ce qui se passe avant ou après n'est que de l'attente.