On nage en plein délire… Alors que les températures sont glaciales et que les conditions de survie pour plus de 2500 personnes sont absolument innommables, on continue de voir passer des annonces aussi méprisables qu’irresponsables…
Non, le centre Jules Ferry n’est pas prêt. C’était pourtant évident qu’il ne le serait pas en claquant des doigts ! Un centre de loisir pour enfants ne pouvait pas accueillir en l’état des exilés adultes… Le bon sens suffisait à s’en rendre compte.
« L’opérateur qu’est La Vie Active a reconfiguré le projet parce que les sanitaires installés sont des sanitaires pour enfants qui ne sont pas adaptés. Il faut donc que l’État aille au-delà des douches en envisageant des aires de lavage, des sanitaires. Ce sont des travaux plus lourds avec branchements, des modulaires. Si l’accueil de douches et des repas est compatible avec le chantier, il y aura des services transitoires d’ici la fin décembre. Si de l’avis général, cela est compliqué à gérer, ce sera pour le mois de janvier » a déclaré Denis Robin, préfet du Pas-de-Calais. Et c’est bel et bien ce qui est dit par toutes les personnes de bon sens depuis le début de ce projet…
Mme Bouchart, Sénatrice Maire n’a pas le sens pratique… Elle se fiche des détails. Eloigner les exilés à tout prix, quelles que soient les conditions dans lesquelles se fait cet éloignement, c’est son dada. Des exilés invisibles, elle en rêve ! Elle a donc décidé de lancer un ultimatum. Parce que Mr Cazeneuve est venu annoncer que tout allait se régler très vite, et le préfet Robin a soutenu le super projet.
Très vite, c’est quoi ? De toute façon, le problème principal n’est toujours pas abordé : quid de la nuit, car cet accueil sera fermé à 18h ?
Donc là, tout de suite, on a quoi ? Des travaux à faire.
Alors Mme Bouchart menace : « Trois semaines plus tard, les douches ne sont pas ouvertes. Les repas continuent d’être distribués quai de la Moselle. Il y a un engagement de l’État de sortir les migrants de la zone urbaine. Il y a des incidents graves qui se produisent, il faut que l’État prenne ses responsabilités vis-à-vis de la population », martèle la maire, qui va jusqu’à poser un ultimatum. Si au 15 décembre, la distribution n’est pas transférée à Jules-Ferry, elle refusera qu’elle se poursuive quai de la Moselle. « C’est ce que je dirai au préfet ce soir (ce mardi) ». (Source La Voix du Nord)
Donc interdire la distribution du repas quai de Moselle ? Et ? La déplacer où ? Sur un chantier ? Dans la boue de Tioxide ?
Mme Bouchart monte donc d’un cran dans l’inhumanité… Aucun respect de la condition « d’Être humain » des exilés. Non, les exilés sont quantité négligeable… Mme Bouchart se fout royalement des conditions dans lesquelles ils mangent, dorment, se déplacent, chient … Mme Bouchart veut des rues débarrassées des migrants pour les fêtes, parce que oh, quand même quoi, c’est Noël !
Alors du coup, on nous ressort le spectre du migrant dangereux. Celui qui met en danger la population calaisienne… Il y a plus de 2500 exilés. Il y a quelques dizaines de délinquants. Mais Mme Bouchart a l’intention de mettre dans le même sac les délinquants, les femmes, les enfants, les malades… Parce que des migrants, c’est pas comme si c’était des êtres humains pour Mme le maire…
Mais ce n’est pas fini… L’acharnement de cette femme est incroyable.
Un projet de loi visant à permettre l'expulsion, à la demande du maire et sans jugement, des occupants sans droit ni titre de logements vacants sera débattu au Sénat le 10 décembre à la demande de l'UMP. Plus précisément à l’initiative de Mme Bouchart, Sénatrice Maire de Calais. Deux amendements présentés : l'un visant à spécifier que le délai de flagrance ne sera plus limité dans le temps (plus de 48h, ni même de 96 heures comme le demandait Mme Bouchart). L'autre qui permettrait au maire de demander l'expulsion en remplacement du propriétaire injoignable.
Cette proposition s’appuie sur la fameuse histoire du squat Hugo… Dont Mme Bouchart continue de transformer les faits afin d’arriver à ce qu’elle veut. Car non, aucune vieille dame ne s’est retrouvée à la rue à cause de squatters. Non, cette dame n’habitait pas cette maison qui était vide depuis environ deux ans. Non. Mais ça, Mme Bouchart et ses acolytes ne l’ont jamais dit. Au contraire, ils ont laissé se répandre la rumeur nauséabonde de la pauvre vieille petite mamie à la rue. Et ils ont nourri le sentiment d’insécurité, ils ont nourri la haine et ils ont accouché de Sauvons Calais et de ses immondices.
L'arsenal législatif déjà en place est très efficace car lorsqu'une personne trouve son domicile occupé, une plainte au commissariat et une décision du Préfet suffisent à expulser l'occupant sans jugement. L'occupant est également passible de 1 an de prison et de 15 000 euros d'amende. Mais peu importe, car de toute façon, à Calais, Mme le maire fait ce qu’elle veut. On a d’ailleurs vu des squats évacués à Calais après plus d’une semaine d’occupation (même avec facture EDF à l’appui) sur ordre de Mme Bouchart… (Mais d’ailleurs, comment fait-elle pour embarquer le Préfet Robin dans ses agissements ?)
La France traverse une crise du logement sans précédant, pourtant 2,4 millions de logements sont vacants, des millions de m2 de bureaux et de locaux vides, de maisons à l’abandon. Quel est le projet de loi pour faire en sorte que des êtres humains ne soient plus livrés à la rue en 2015 ?
Nous sommes en décembre, le froid s'installe, des familles avec enfants sont à la rue, des femmes, des handicapés, des jeunes, des chômeurs et même des salariés. Des bidonvilles sont érigés. Mais l'UMP et Mme Bouchard préfèrent voir des êtres humains mourir dans la rue, ou vivre dans la grande misère, alors que nos villes regorgent de logements vides.
Ce serait meurtrier de mettre en place l'expulsion administrative à l'encontre des squatters, dans un tel contexte. L'Abbé Pierre s'est battu aux côtés des sans-abris jusqu'à sa mort. On ne parle pas que des exilés dans ce projet, on parle de tous les sans-abris… Combien de personnes seront expulsées et mises sur le trottoir ?
Tant que l’Etat n’est pas en mesure d’apporter des solutions humaines il est criminel de vouloir harceler les sans-abris, quelles que soient leurs origines.
Mme Bouchart ne veut pas des migrants dans sa ville. On l’a tous compris. Mais à force de traiter plus de 2500 personnes comme des parasites, comme de la poussière à glisser sous le tapis pour avoir l’air propre, Calais devient la capitale de l’inhumanité, du sordide. La vanité de Mme Bouchart fait des dégâts qui risquent bien de devenir encore plus graves.
Toutes les décisions prises par cette femme vont à l’encontre du bon sens. Elles nourrissent la haine, le sentiment d’insécurité et l’insécurité elle-même… Car que pensez-vous que feraient n’importe quelles personnes livrées à la rue par zéro degré traitées comme des nuisibles par une partie de la population et n’ayant plus rien à perdre, ayant faim et froid et ayant déjà parcouru des milliers de kilomètres ? Oui, il y a des délits, et dans ces conditions ça ne va certainement pas cesser !
Les ministres, préfet, maire et associés : de bien tristes sires, de bien sinistres individus à qui il serait bon de rappeler qu’ils sont au service de la population, pas de leur carrière. Et qu’il serait temps que les décisions prises soient cohérentes, utiles, dignes. L’incompétence devrait avoir ses limites quand on est au service de la population…
Des gens qui devraient parfois se souvenir de leurs origines… Surtout une certaine Natacha, de père arménien et de mère polonaise et dont les grands-parents ont connu la disapora arménienne.
Pour ceux qui n’auraient pas encore compris le projet : à l’ouverture du centre Jules Ferry, ce sera tolérance zéro pour les squats et les camps. Donc expulsions, destruction des abris. D’ici janvier, on peut considérer qu’environ 3000 personnes migrantes seront livrées à la rue sans aucun abri pour la nuit. Le dépit du bon sens, c’est ça. L’irresponsabilité, la bêtise et l’inhumanité… Voilà des mois que les autorités se donnent un mal fou pour que la situation se dégrade, on peut dire que ça au moins, Elles savent le faire…