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Billet de blog 1 novembre 2015

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La marche circulaire...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'introspection, compagne de l'engagement politique, pour implacable qu'elle puisse paraître, ne saurait être éludée. 24 heures se sont écoulées depuis le déroulement de la "Marche de la dignité" et force est de constater que le retour à la réalité impose plus de questions qu'il n'indique de pistes de résolution.
Dans cette France polarisée et majoritairement acquise idéologiquement au discours d'extrême-droite, l'absence de stratégie des associatifs et "politisants" du tiers-monde politique français est criant.


Ne contrôlant ou n'influant pas le cadre discursif citoyen ou celui de la représentation médiatique, ils s'auto-cloisonnent dans le no-man's-land de la revendication sociétale, en refusant d'user de tactiques éprouvées en politique et en choisissant la dialectique émotive de l'affrontement, sans en avoir les moyens symboliques ou matériels.
La multiplication des revendications et surtout celles n'ayant pas vocation à être intégrées ou même représentées au sein de la marche (militantisme pro-palestinien), l'a rendue illisible. Cette multiplicité brouillonne et contre-productive a réduit le rassemblement du 31 Octobre 2015 à l'archétype de l'armée mexicaine et pour un gain improbable voir nul.

En effet, la démonstration de force escomptée n'a pas eu lieu.
Étaient présents des familles de victimes, le cercle restreint des habitués du genre, les people du militantisme-chic, mais point la jeunesse révoltée des zones périurbaines de relégation.
Cet entre-soi réducteur met en lumière le caractère "mal-politique" de l'activisme issu des quartiers populaires et l'absence de progrès réalisés en 10 ans si on prend, de façon arbitraire et pour date de leur genèse, les émeutes populaires d'octobre 2005.

La démonstration de force ayant avortée qu'en est-il du gain symbolique? Il est évident que la France majoritaire n'a pas les yeux de Chimène pour son tiers-monde politique. Le regardant avec distance, le considérant plus que jamais comme un organisme proliférant en marge de la biosphère nationale, elle n'éprouve pour lui ni sympathie ni intérêt.
Cette indifférence, voire ce rejet sont les reflets des échecs stratégiques et tactiques précédemment évoqués et ne sont pas appelés à évoluer dans le court terme, tant le caractère circulaire de la marche est évident.

Marcheurs et organisateurs tournent autour de la maison France, autorités et institutions politiques traditionnelles sont à l'affût afin de récupérer les récupérables et l'opinion publique, oscillant entre rejet et indifférence, se passionne pour les saillies de Robert Ménard tout en soupesant la pertinence des puissantes réflexions de Nadine Morano...


Ahouansou Séyivé

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