Monsieur Valls qui se dit de gauche a réussi à attirer notre attention sur le problème du temps de travail.
On oubliera que ce problème du temps de travail peut être lié au problème du chômage massif qui sévit dans notre pays, en Allemagne etc. Le chômage, répétons-le pour en être bien sûr, ce n'est pas un problème et les chômeurs, on s'en fout.
Ce qu'il faut, c'est faire exploser, grâce à l'Europe, les législations qui concernent le temps de travail.
Un rien d'attention à l'actualité aura appris à tout un chacun que la Hongrie a pris la présidence de l'UE pour 6 mois. Un rien d'attention un peu plus soutenue vous aura appris aussi que, dans les cartons de cette période, se trouve, une énième fois,un projet pour légaliser au niveau européen les législations sur le temps de travail.
Par contre, harmoniser les fiscalités et les niveaux de vie, on n'en parle pas. C'est comme les chômeurs, ça, on s'en fout.
Voilà donc ce que nous dit l'Europe 2010 : que le temps hebdomadaire de travail en Europe est de 48 heures. Que rien ne doit empêcher le brave citoyen lambda de travailler plus, pour gagner pareil, de quoi croûter en somme.
Que le monde a changé, ma"ame Michu et que partant de là, on doit réformer et flexibiliser au maximum. Parce que le monde a changé, il faut maintenant envisager de décompter les 'temps de garde' de certains métiers : vous savez, ces temps où le salarié 'peut dormir' ( sic ) et, s'il est présent sur son lieu de travail, ne peut quand même pas dire qu'il travaille, le gueux. Ces pauvres ont toutes les impudences.
C'est vrai. Si le monde n'avait pas changé, on n'aurait jamais vu de temps de garde non payé. Mais maintenant figurez-vous que des gens se mettent à être malades la nuit, que des incendies se déclarent le dimanche, et qu'il y a des vols les jours fériés. Ne parlons pas du gardien de nuit, qui ne fait rien sur sa chaise, ni de l'employé de la DDE qui dort sur sa pelle en attendant que les copains aient fini leur boulot pour lui permettre de commencer le sien, ni des fonctionnaires qui ne font jamais rien du tout et qui seront désormais payés en 'temps de garde' : j'exagère ? A peine.
J'exagère ? Certes. En même temps, je peux me le permettre, un député européen gagnant 12 000 euros par mois, j'aimerais donc assez qu'on lui décomptât son temps de garde, pendant qu'il transite vers Bruxelles, son temps où il n'est nulle part, au lieu de lui offrir voyage et hôtel pour se répandre de Bruxelles à Strasbourg.
Lui et les siens ne sont pas concernés, à ce qu'il semble. Parce que eux, ils ne travaillent pas stricto sensu, ils se dévouent à la cause. C'est du moins la seule solution possible à cette étrange symétrie entre nos élus, nos eurocrates payés par nous, et nous.
Quant à Valls et aux siens, il ne fait guère que nous préparer à avaler la directive - ils semblent motivés pour la passer cette directive, à Bruxelles, vu qu'elle n'arrêtait pas d'échouer. Heureusement, maintenant c'est la crise au niveau européen, et les râleurs n'ont plus rien à dire : faut d'laustérité et du courage, m'dame Michu, pour rembourser les banques.
Demander combien coûte l'Europe à chaque pays est paraît-il une hérésie. Avancer que la France est un des plus gros contributeur et que son poids dans les décisions n'est pas du tout à la mesure de son poids contributif ne se dit pas non plus. N'empêche que c'est la vérité ( là, je m'appuie sur la parfaite démonstration chiffrée et sourcée de Monsieur Asselineau, qui est bien le seul à donner chiffres et sources quand les autres restent dans un flou digne des impressionnistes ).
L'Europe telle qu'elle est construite nous coûte de l'argent - ça encore - mais aussi nous impose un modèle social, un code du travail contre lequel nous ne pourrons rien faire - sinon refuser et payer des amendes à l'Europe. On pourra toujours manifester, la crise est là et la rigueur de rigueur....
Merci l'Europe Défriqués - merci l'Europe de ceux qui ont remplacé Dieu par Economie Libérale et vous causent maintenant de 'chômage naturel' - qui a vu la Nature fabriquer du chômage ? Elle est bonne celle-là !
Merci l'Europe à laquelle nous ne pouvons rien changer et dont les décisions sont tout sauf démocratiques.