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Billet de blog 17 janvier 2011

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DUVALIER : le retour

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C'est une information qui semble ne faire bondir personne. Duvalier vient de rentrer en Haïti.

A force, on finira par croire que les entreprises de crétinisation massive ont fonctionné, et que personne n'a plus de conscience 'historique' - dans le cas de Duvalier, c'est une Histoire tellement proche qu'on peut soupçonner une lobotomisation.

Voilà donc l'ex-dictateur, accueilli par la France, vivant en France, dépensant sans doute les millions détournés en France ( un brave gars donc, pour les Français prompts à chasser les méchants sauf quelques uns ), qui s'en est retourné dans son ex-pays, dont il avait été chassé par une révolte populaire.

Pour la Tunisie on dit Révolution, pour Haïti, révolte populaire. C'est moins chic, parce que c'est plus petit, sans doute.

N'empêche, quel florilège en quelques mois :

- les Allemands qui prétendent aider la Pologne avec leurs troupes militaires en cas de problème avec la Russie, tout ça dans le cadre de l'Otan. Je n'ai rien contre les Allemands, mais ils sont les moins bien placés historiquement pour venir aider la Pologne. D'accord, c'était il y a longtemps. Ils sont tous morts les Polonais qui avaient vu arriver les Allemands. Enfin, presque tous. Les autres, ils ne savent rien du tout.

- La ministre qui ne démissionne pas qui prétend aider les gouvernements tunisiens ET algériens à maintenir 'la sécurité' avec nos forces 'expérimentées'. C'est vrai que la guerre d'Algérie, vue de France, pendant longtemps, ça a été des 'évènements'. Et puis c'était il y a longtemps. Moins longtemps que les chars allemands, mais il y a longtemps quand même.

- Et maintenant, Bébé Doc qui revient sauver Haïti, et hop, et le passé, on s'en tape, madame.

Ceci sans évoquer perfidement les vilaines casseroles accrochées aux jolis arrières de costumes/tailleurs de nos messieurs-dames des élites politiques, qui se représentent sans faillir et sont réelus sans problème - le passé, c'est le passé.

Sans doute qu'à force d'exténuer les peuples, de ne leur donner que des saletés à manger et de leur imposer des crétins pontifiants et des âneries compassées à la télévision, on a pu penser que les peuples ne réagiraient pas et trouveraient toutes ces initiatives très très pertinentes.

Maintenant, je comprends l'intérêt de saccager l'enseignement de l'Histoire.

L'ennui, c'est que l'Histoire n'a pas besoin de professeurs pour se transmettre. Mais ce type de transmission, familiale, présente nécessairement des erreurs, des visions partiales, partielles et dangereuses.

- pour finir, une remarque presque hors-sujet : le ministre de la santé prévoit de créer un fonds pour venir en aide aux victimes de Servier. Pourquoi ne pas faire payer l'entreprise, le vieillard infâme qui la dirige et tous les prout-prout-ma chère qui virent leurs revenus augmenter par la grâce de médicaments dangereux ?

Sans doute parce que le passé, c'est le passé, plus de responsabilité possible : les contribuables paieront, ils le font sans faiblir ni broncher, les actionnaires actionneront, le patron gagatera, et les morts ne reviendront pas. Elle est drôle, vue de très loin, la responsabilité des grands capitaines du privé, très drôle et égale à zéro....

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