Les mots sont forts. Nous sommes laxistes, nous écoutons trop nos enfants (c'est possible, ça, écouter trop un être humain?), j'imagine le fantasme de la pose de limites inexistantes, de l'affirmation de soi invisible, du parent esclave et du monde qui fout le camp, tremblez, le problème du siècle, ça n'est pas le climat, c'est la parentalité bienveillante.
Ça pourrait être presque drôle, si les gens qui sonnent l'alarme n'étaient pas très sérieux et très inquiets de la tournure que prend Le Monde (tant qu'à parler de danger pour la démocratie, autant mettre des majuscules partout, ça fait son effet).
C'est vrai quoi, les rapports du GIEC, les abus policiers, les féminicides, les infanticides, le néolibéralisme capitaliste décomplexé des pouvoirs occidentaux dont les gouvernements continuent de piller allègrement les autres pays, c'est parce que ces hommes et femmes politiques, ils ont été trop aimés quand ils étaient petits, on ne leur a pas posé assez de règles fermes, c'est bien connu.
Bien sûr, on mélange allègrement l'accompagnement respectueux avec la négligence et la permissivité sans bornes, on mélange la société de consommation individualiste et des adultes qui veulent transmettre autre chose que ce qui les a blessé enfants, ces personnes universitaires parlent depuis leurs peurs, mais comme iels sont diplômé.es, la peur, ils la cachent derrière tous leurs beaux diplômes, leurs études, leurs recherches.
Comment un être humain, donc né empathique, social, altruiste par nature, pourrait-il être vraiment heureux si son voisin ne l'est pas ? Peut-on être heureux (heureux, pas joyeux, excité, altéré... par des causes circonstancielles extérieures), je reprends donc, heureux, de cet état de zénitude et apaisement philosophique tant décrit par les plus grands penseurs, figures spirituelles, sans être touché par le collectif, le bien-être de l'autre, être dans la compassion ? (Je reprends les peurs de ces scientifiques qui opposeraient le bonheur et le souci du collectif).
Quand les femmes ont commencé à râler pour avoir plus de droits, on leur a reproché tellement de choses... c'était le début de la fin, ma pauv' dame, si les femmes peuvent aller voter, conduire, avorter, gérer leur argent, la fin des haricots, je vous le dis.
On nous la rejoue tout le temps. Les noirs trop bêtes, les ouvriers aussi tiens, les femmes trop fragiles, et évidemment vient le tour des enfants, et puis maintenant que nombre d'adultes sont devenus des alliés, voilà donc qu'on les met dans le même panier : inconscients, vous allez créer une dictature (ah tiens donc, je pensais que c'était plutôt les partis politiques fascisants, mais bon, si c'est un scientifique qui me raconte ça, il doit avoir raison, n'est ce pas? Pour ne pas avoir le RN au pouvoir, punissez vos enfants, ils vous remercieront plus tard)
Je concluerai par un collector et un petit quizz : qui a dit ça, et à quelle époque ? (indice : ce sont tous des hommes, et ils sont tous morts ^^)
Notre jeunesse (…) est mal élevée, elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d’aujourd’hui (…) ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans la pièce, ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais. »
« Je n’ai plus aucun espoir pour l’avenir de notre pays si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain, parce que cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible. »
« Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut pas être très loin. »