Bonjour!
Si demain ta fille (ou ton fils) déjante, tu fais quoi?
Il y a en France près de 1 million de personnes atteintes de schizophrénie, une maladie lourde aux conséquences personnelles et sociales extrêmes parfois, surtout si elle est mal accompagnée. Selon des sources médicales; selon la police, je ne sais pas...
Il y a des gens atteints de la maladie appelée bipolaire; je n'en connais pas le nombre selon les sources médicales; selon la police, combien d'arrestations et de placements contraints pour excitation tapageuse, je ne sais; combien de suicides en état mélancolique, je ne sais pas non plus; à la louche, selon les complaisances diagnostiques, de 100 à 600 mille personnes?
Il y a des gens atteints de dépressions à des niveaux divers; selon les médecins, les sociologues du travail et les praticiens de la précarité, beaucoup trop; selon les labos pharmaceutiques, sûrement (miam miam) plus de cinq millions....
Certes, si tu es si mal dans ta peau, tu oublies de voter, ce qui laisse à penser que ton problème n'est pas une priorité nationale...
Ouais, sauf qu'autour de toi, dieu merci, il reste bon nombres de soignants, d'acteurs sociaux et médico-sociaux, d'amis et de familles qui lorsque tu tombes malade se demandent pourquoi tu es si mal pris en charge, accompagné, écouté, revalorisé, malgré des louables efforts de beaucoup, dans des institutions fatiguées et réduites à la portion congrue, encagées dans des protocoles abscons, priées de faire vite et court, budgets obligent, ou par des médecins surmenés et à cet égard mal formés. Or ils votent!
Tu vois, de plus en plus impuissant avec le projet de loi qu'on nous concocte (Cf. la pétition proposée sur cette édition contes de la folie ordinaire et en une de Mediapart), ton proche se refermer, lâcher la bride des liens sociaux, souffrir, se déprimer, entrer en rage contre l'incompréhensible qui lui tombe dessus, monter en lui-même des systèmes de défense, jusqu'à, éventuellement, faire parler la violence à défaut d'autres choses non seulement audibles mais entendues.
Si je voulais faire de cyniques économies sur le budget de la santé mentale, je restreindrais encore bien plus les crédits, de manière à ce que, créant ainsi les conditions de la violence réactionnelle potentielle par carence d'accueil et d'accompagnement qualifié, l'on puisse enfin identifier fous et danger, et enfin tous "les" "encabaner "comme au bon vieux temps"...
Meuh non, vous n'êtes pas concernés; jusqu'à ce que...
Bonne santé
JC Duchêne