Salut!
Quelques considérations sur le monde (mediapartique?) actuel:
-Pas de pot pour les "dits-fous": la loi sur la réforme de la psychiatrie va être votée dans l'indifférence générale. Si vous regardez l'histoire récente, ce n'est pas la première fois que des délibérations essentielles passent aux profits et pertes des flux de l'actualité immédiate. Il a beau exister une pétition de plus de 22000 signataires, tout cela est à remballer dans les archives des espérences déçues. D'ailleurs l'excellent article de Sophie Dufau a été retiré de la une le jour même de la présentation dudit projet à l'Assemblée Nationale.
-Pour avoir demandé à Plenel de se prononcer, dans mon dernier blog, sur cette question de société, je me suis vu tancer comme un gamin, les arguments étant que Mediapart avait assuré la couverture de ce "non-évènement" de manière satisfaisante, le directeur de la rédaction allant même jusqu'à me recommander la lecture d'un article "ici", et, à titre de leçon de choses, de Wilhelm Reich, alors que depuis des semaines je milite à ce propos, et que manifestement ce n'est pas son problème, et que lui, il avait bien d'autres choses à faire (comme la pub de son dernier bouquin?)
-Il m'a fait, et quelques affidés commentateurs avec lui, remontrance du fait que, dans un espace démocratique, le culte du chef et de la personnalité n'avaient pas cours, et que je dérivais dans des sphères bien haïssables (C'est, soyons honnête, ma lecture). Quelle n'a été ma surprise, le jour même et le lendemain, de le trouver sur mon adresse courriel vanter les parrainages, texte assorti de son minois agréable, et les trois ans de mediapart. Ainsi, ma logique trotskiste valant bien la sienne, me demandé-je ce que vaut sa leçon, au terme de laquelle il affirme gentiment (est-ce dénégation?) qu'il ne me méprise pas.
B. de m., j'avais décidé de ne pas répondre, mais je ne peux comme ça, dans la logique même de ce journal hautement estimable, accepter de voir un sujet tel que la souffrance psychique, et les menaces qui pèsent sur elle, passer aux profits et pertes d'un choix éditorial (choix qui se dément lui-même, d'interactivité)
Monsieur le directeur se trompe, s'il croit que les blogueurs ne sont là que pour faire joli dans le paysage du journal. Ne m'a t-on pas dit que les commentaires étaient plutôt lus jusqu'au cinquième, pas plus, le reste étant assuré par le "contrôle modérateur"? Je me donne le temps de lire à peu près tout, je me ravis de la richesse des champs abordés, et je commente parfois. Croyez-vous donc que je me fiche du Japon, de la Lybie, de la reprise des expulsions, de l'incurie de nos gouvernants, etc.? Fichtre non, et si je sens que je peux apporter un petit plus à tout ça, je propose bien modestement mon grain de sel.
J'attends désormais, avec la ferveur qui s'impose, les commentaires hardis qui vont me remettre dans le "droit chemin", mais si je suis là, c'est que je pense possible une dialectique capable de dépasser les réactions à chaud et viscérales qu'a suscité mon dernier billet. Et, délibérément entêté, je redemande à mon journal préféré une réelle couverture du vote de la loi sus-mentionnée, sachant que les gens qui ont (ou vont, va savoir) signé la pétition sur le site "collectfpsychiatrie" ne sont pas gens à oublier, eux, le reste de la planète et de ses horreurs telluriques ou humaines.
Amicalement vôtre,
JCD