Bonjour!
Toutes les lignes de la une vouées à l'"affaire"
90% des commentaires et des blogs sontconsacrés à l'"affaire"
Voilà bien ma conception d'un journal: tout le monde grimpe sur le pont, pour voir la baleine copuler, ce qui n'est pas banal.
Personne aux machines et à la passerelle pour éviter l'écueil qui "crac, oh merde, on a touché"
Et voilà que le projet de reconnaissance à l'ONU de l'Etat palestinien n'est plus qu'un épiphénomène, que le sort des opposants birmans n'a plus voix au chapitre, que Fukujima n'est plus qu'un feu de cheminée bénin, que le Darfour est désormais assez riche pour se passer des intérêts avides de la mediacratie, que les précaires le sont bien moins, que les indiens du Chiapas sont d'importuns gêneurs, que les Générali sont de gros gourmands avides de pognon, que les agitations browniennes des habitants de moult pays arabes sont le fait de joyeux empêcheurs de strausskahniser en rond, que les fous sont à mettre au panier (coucouche panier, papattes en rond), que les rossignols peuvent rossignoler, que les esclaves peuvent esclaviser, que les rats peuvent rater, que les loups ont enfin le droit de hurler à la mort (de l'autre)...
On a un os mediatique à ronger; enfin! Et ça promet; ça va durer des semaines, des mois et chacun pourra gamberger, spéculer, jaser, hypothétiser, débattre, conflictualiser, et in fine se branler de manière autorisée, de source autorisée, à propos d'une "affaire"délectable.
La noblesse de ce journal est sa capacité à transcender les vagues incertaines de l'appétence addictive pour le rumoral et le scandaleux. Théoriquement... Où en sommes-nous aujourd'hui?
Si je voulais enquiquiner le chef, je dirais: "père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font". Et, pour reprendre la métaphore du bateau, je dirais bien de cette situation morbide, "y a t-il un pilote dans l'avion Mediapart".
JCD