Salut!
Mon dernier billet parle de la vieillesse et de ses avatars. 79 commentaires. Je me fous des commentaires. Par contre je suis un peu inquiêt des sélections de notre rédaction. Mon idée était une forme de témoignage de ce que je vis au quotidien, qui m'amène vers la mort, en passant par la dégénérescence de l'être. Et ce n'est évidemment pas un choix éditorial digne de la Une.
On ne parle pas de la mort, car ça fait peur. Mais peur de quoi, nom d'une pipe? Partout, y compris sur ce site, on parle de la mort avec des pincettes. Il y a six milliards de "bestiaux" qui ont avec cette affaire un rapport basal, vu qu'ils n'ont pas le choix, et un milliard de "nantis" qui s'en font des angoisses existentielles.
Partout, dans le monde que nous consommons sans états d'âme, des gens crêvent tous les jours; c'est pour nous une image, une fiction. Je sais désormais que je vais crever aussi, et ce n'est pas une fiction. Je suis d'accord. Non seulement parce que c'est une réalité, mais parce que c'est logique et raisonnable.
Je ne mourrai pas "alzheimer", seulement décousu par plein de de "mauvaises pratiques de vie", que nos critères actuels conspuent comme autant de dérèglements par rapport à la bonne manière de faire allégeance au dieu de la santé éternelle et à la vie du même tonneau.
Mourir, la belle affaire! Cancer, cirrhose, démence, infarctus, ou même tout autre imprévu... Une vérité se cache là: le traitement de cette outrecuidance infernale de vouloir à tout prix se survivre, alors que nous sommes si peu.
Bien sûr, on convoque en remords les amis et la famille, on déplore leur peine à venir... Quelle hypocrisie, on ne sera plus là pour les voir pleurer, si ça leur convient. Mourir est le contraire d'un acte, c'est juste un fait. Pourquoi ne pas accepter les faits?
Bientôt je vais mourir, et je m'en fous, car ce moment là, je n'aurai même pas à le gérer, une fois n'est pas coutume, et ça me fera des vacances. Dût mon indécence actuelle en être ravalée par vos soins, je crois que la misanthropie est une bonne manière de penser les autres sans les écraser de notre mépris, ou, pire, de notre bienveillance.
Amicalement vôtre
JCD