Bonjour!
Je lis en une de ce journal un article de Daniel Salvatore Schiffer à propos de Madame Sakineh. Je lis surtout les commentaires, et suis pris d'un doute.
Doute à mi-chemin entre "à chacun sa vérité" et "six personnages en quête d'auteur".
A mon avis Hessel se plante quand il en appelle à l'indignation, qu'il semble vouloir "généraliste" et "universelle". Il n'est rien dans la nature humaine qui ne soit passionnelle, subjective, et en perpétuel affrontement d'idéologies, d'opinions et de convictions.
Dans l'article et les commentaires auxquels je fais référence, il est évoqué (et hélas opposé) des choses horribles en Arabie Saoudite, aux Etats Unis d'Amérique et ailleurs. Pour faire semblant d'en rajouter, je voudrais évoquer les dizaines de morts de la rue que notre grande et belle France va encore, cet hiver, engendrer de par notre grande et belle indignation pour des gens autres, des indignations à peu de frais, et notre mesquine et laide indifférence pour ceux-là.
Je tiens pour de "doux cons" ceux qui font assaut de rivalité et de préséance des morts selon les pays d'où ils viennent, et les raisons pour lesquelles on les maltraite. L'humanisme est unaire, sans distinction de races, de régimes politiques, de religions, et ne doit jamais être l'objet de "concurrence" de la "bonne (et unique) pensée".
Amis contempteurs de tout ce qui n'est pas vous, si vous voulez vraiment agir, et non seulement paraître (à votre hypothétique avantage), allez en Iran, allez aux Etats Unis, allez en Arabie Saoudite, allez en Birmanie, allez au Chiapas, allez au Congo, allez à Mayotte, allez ... à Saint Denis et sous les ponts du périphérique... Et dites-y ce que vous avez à dire!
Je n'irai pas, pour ma part; j'ai bien trop à faire au coin de ma rue; car je crois qu'avant les grandes indignations, il y a les petites révoltes qui font qu'à un moment donné, quelqu'un sera moins seul, moins menacé, moins maltraité.
Bonne année de râleries stériles à vous
JCD