Autant le dire, la ponctuation du titre n'est nulle timidité mais s'adresse en forme de question exclamative au rédacteur du quotidien qui dans la veine immémoriale de "le roi est nu", sans doute chargé de la titraille à sensation habituelle au journal Le Parisien, vient de passer en dépêche de presse sur internet cet énorme «Mort de Rémi Fraisse: aucune faute professionnelle des gendarmes».
MORT DE REMI FRAISSE: AUCUNE FAUTE PROFESSIONNELLE DES GENDARMES
Et voila, sans doute, qui se passerait de commentaires pour d'éventuels goujats qui ignoreraient les subtils et délicats délices d'un authentique lapsus calami, ici de la plume d'un rédacteur inconnu (et qui le restera) nous servant sur un plateau cette formidable bourde "à l'insu de son plein gré" qui nous le dit très fort:
que si vraiment il n'y a pas de faute professionnelle, ce n'est pas tant parce que l'emploi ici d'une grenade offensive aurait constitué une faute professionnelle qui aurait causé la mort illégale de Rémi Fraisse:
mais bien parce que tuer ne constitue pas en soi une faute professionnelle pour la gendarmerie!
Et dont acte!
Les forces de l'ordre dans ce pays ont en effet le droit de tuer.
Oui: dont acte, et à la santé de nos anciens, la tête cassée de coups de crosses par les moblos, et pas seulement du temps de Zola mais hier encore, à Charonne ou boulevard Saint Michel, ou dans les corons en 48 ou encore centenaire oblige, en 15 aux chemin des dames ou à Craonne quand ils chassaient les poilus vers les mitrailleuses ennemies, révolver au poing.
Et encore à la santé des Gilles Tautin et des Malek Oussekine à venir.