Le Monde a longtemps été un "journal de professeur", successeur avoué du "Temps" où la consigne du patron était: "Messieurs, quoi que vous fassiez, faites emmerdant", garantie définitive du "sérieux" de ce journal. Les deux grandes originalités, outre l'absence ostentatoire de photographies, étaient les cartes météo, les premières avec lignes barométriques publiées en France,et le fameux "point de vue de Sirius" dont la proximité populaire revendiquée par ce titre d'une infinie modestie versait sur les convulsions politiques de l'époque la sombre clarté qui tombe des étoiles ( et du MRP, sorte de Centre mou version Tala dont Bayrou récite la recette électorale). Dans les années 50-55, ce quotidien était assez proche d'un Edgard Faure qui lui-même était un peu à gauche de la droite, ( en entrant ou en sortant, allez savoir!) et tellement intelligent. Edgard Faure, le plus gros tour de tête du Parlement, qui envoyait le jeune Giscard chercher son chapeau, et le chouchou du Monde de l'époque qui l'écoutait sagement lui expliquer que ce ne sont pas les girouettes mais le vent qui tourne.
Après avoir tenté un repositionnement et une vraie indépendance éditoriale, finalement recadrée par le très sarkozyste Colombani, ce quotidien a finalement échappé à ses journalistes pour tomber dans l'escarcelle du capitalisme français, à l'instar de toute la presse quotidienne française, à l'exception de l'Huma, très mal portant.
Au total, Le Monde n'a jamais été à gauche, sinon peut-être social-démocrate quand il a joué, birèvement, la carte Mitterrand !
Maintenant, avec les trois généreux mécènes qui viennent de le racheter, faut pas s'étonner que Le Monde nous resserve ce genre de désinformation qui tente de mettre sur le même pied la très faciste Le Pen et le Républicain Mélenchon. Déjà le lamentable Plantu s'y était essayé il y a quelques mois, sous les applaudissements de la direction. Et s'il est permis de déplorer qu'un journaliste respectable comme Israelewicz laisse passer une pareille ordure - ce qui prouve qu'il a perdu la main - l'on ne peut guère s'étonner que ce titre n'ait rien à craindre ni de sarko, ni de Hollande, s'en prenne à Mélenchon. Mais bien sûr le Front de Gauche, ça les défrise les nouveau proprios, ces arrogants grossiums blindés de thunes qui sont chez eux au Fouquet's, et ont tout à craindre d'un programme partagé qui annonce qu'ils vont cesser de s'en fourrer jusque là! Donc ils tentent une manoeuvre de contournement et essaient de frapper à revers. C'est le coup du Bergé non?
Encore un effort et Le Monde rejoindra France-soir Le Parisien sur l'étal des marchands de poisson.