Le cortège de plusieurs milliers de personnes qui remontait la rue Oberkampf à Paris tout à l'heure suivait un groupe massif de quelques centaines de militants antifa tenant une banderole noire où s'incrivait: "CLEMENT A JAMAIS DANS NOS COEURS A JAMAIS DANS NOS MEMOIRES".
Ceux qui défilaient en sa mémoire et en son honneur aujourd'hui étaient d'abord et avant tout des militants antifascistes venus de toute la gauche révolutionnaire et libertaire: aucune bannière aucun drapeau, dans la foule des manifestants. Seuls marques identifiables: les T shirts noirs portant en rouge le nom de Clément, arboré par les militants d'Antifa Paris Banlieue dont il était membre, et une banderole siglée de l'étoile rouge et noire d'Alternative Libertaire dont il était proche, .
Ce qui frappait dans l'allure général de ce cortège serré, solidaire, groupé, c'était l'énergie et la force qui se dégagaient de leurs slogans: "CLEMENT ANTIFA" "ON N'OUBLIE PAS ON PARDONNE PAS" et surtout "NO PASARAN!" accompagnés de claquements de mains, de poings gauche levés et qui défilaient "à l'ancienne": pas de mégaphones ici, pas de camionettes sonorisées avec chants révolutionnaires interprétés par des chorales professionnelles! Mais des slogans scandés à l'unisson par ces milliers de jeunes femmes et hommes, à casser les fenêtres de la rue Oberkampf qui pour le coup s'ouvraient toutes grandes sur des riverains ébahis et souvent bienveillants, saluant ce cortège qui remontant vers Gambetta retrouvait pas à pas les chemins des grandes traditions du peuple de Paris en ses murs de colère.
Non décidément, Clément n'est pas tout seul, ses camarades sont nombreux et plus déterminés que jamais, et tous les cheveux blancs qui du trottoir descendaient se joindre au cortège, et les familles avec enfants qui suivaient, tous se réchauffaient le coeur dans l'épreuve le chagrin et la solidarité face à ce crime odieux.
Une banderole tenue sur le côté du cortège annonçait: " LE PS RECULE LES FACHOS AVANCENT" : slogan hélas prémonitoire puisque un seul groupuscule fasciste parmi tant d'autres semble éventuellement menacé de dissolution.
Aujourd'hui, par ailleurs, et pour finir ce bref compte rendu par ce constat de simple décence, contrairement à ce qu'il s'est produit place Saint Michel, pas de tentative de récup' des habituels politicards.
Seule exception cependant tout en fin de cortège et fort discret, faisant tout autant profil bas que jeudi soir à Saint Michel et ayant interdit le port de tout drapeau identifiable, Mélenchon entouré d'un petit nombre de militants du PG en foulards grenat.