Si la campagne électorale qui s’annonce longue se limite comme ce fut le cas hier aux discussions BCBG pour l
Si la campagne électorale qui s’annonce longue se limite comme ce fut le cas hier aux discussions BCBG pour la galerie entre un Moscovici et un Lemaire dans leur rôle parfaitement assumé d’amuseurs mondains de service médiatique, il ne faudra pas s’étonner d'entendre à nouveau parler de l'UMPS.
Ces deux notables se passaient gracieusement qui le senné et qui la rhubarbe, en amusant le bon peuple de leurs bonnes et belles manières BCBG chacun renchérissant sur leur respect et leur infinie estime mutuelle : chacun sait pourtant que senné et rhubarbe sont deux remèdes anciens puissants, et que c’est bien le peuple que l’on mettra à la diète : l’un se promet de nous purger au lieu que l’autre voudrait encore nous saigner.
Il y a fort à parier que la France, si l’on laissait faire ces deux médicastres, finirait bien par mourir guérie !
Qui ne voit que cette fausse gauche de Hollande sert aujourd’hui la soupe au FN plus sûrement encore que Nicolas Sarkozy ?
Ces gens là, blanc-bonnets et bonnet-blancs, servent l'idée fascisante que la démocratie serait le consensus! Un consensus veule et lâche fondée sur les évidences du bon gros sens commun, comme par exemple sur le nucléaire. Pourtant, sur le nucléaire comme toujours et plus encore que dans tout aute domaine, puisque notre survie collective est à ce prix, le savoir et la décision politique doivent se fonder contre les apparences.
Sur ce plan, ce sont tous les opposantsau nucléaire et en particulier à l'EPR - bien au delà du seul EELV - qui assument une véritable recherche, un esprit scientifique d’ouverture, de recherche d'étude et de sagesse. Un esprit aussi impartial que possible, indifférent aux pressions énormes du lobby AREVA, face auxquelles l'UMP et le PS se comportent comme les deux faces d'une même fausse monnaie.
Les apparences si bien servies par un Proglio et l'UMP sont que l'arrêt à terme du nucléaire serait ruineux et destructeur d’emplois. Pour l’heure, le candidat du PS en se taisant accrédite cette thèse mensongère. Certes, les Rocard et autres sages radio-actifs qui se prononcent en ce sens en volant au secours des silences embarrassés de François Hollande ne sauraient impressionner que les autruches et les résignés de toutes sortes.
Mais voila précisément la clientèle électorale, saisie de toutes les craintes et au plus bas niveau de la politique, que sollicite Hollande, au prix volontiers consenti d'une rupture avec l'EELV afin de fragiliser Eva Joly - tout en se construisant une image publique de « fermeté » propre à rassurer une opinion bourgoise moutonnière prête à tout sacrifier à son confort.
Pourtant, au-delà de la campagne lancée de toutes parts s’employant à le taxer de mollesse, seuls les gogos peuvent imaginer que ce politicien est un mou. Sous ses allures bonhomme, c'est un tueur, un spécialiste des coups fourrés et des flingages tous azimuths, ce qui lui a permis de rester dix ans à la tête de cette pétaudière de la rue Solférino.
Largement responsable, au secrétariat général du PS, des deux écrasantes défaites de la gauche en 2002 comme en 2007, il divise pour règner, et d'abord son propre camp - bien plus qu’un Mélenchon menacé d’un pseudo vote utile - en exposant sans vergogne ses collusions politiques avec le lobby nucléaire et militaro-industriel.
Nul doute qu’au train où vont les choses, son programme de candidat favorisera sa propre élection à la Présidence de la République au détriment des législatives et d’une véritable majorité de gauche au Parlement.
Avec Hollande et ses palinodies, le centrisme a de l’avenir. Fabius voulait jadis « gagner par la gauche » : Hollande pourrait bien gagner par le bas.