L'actualité internationale n'incite guère à l'optimisme pour les forces progressistes. Pire, elle laisse craindre les scénarios les plus néfastes pour des pays qui, jusqu'à récemment, étaient parvenus à construire leurs succès sur un modèle de multiculturalisme, d'ouverture au monde et de libéralisme politique. La surprise qu'ont constitués pour la plupart des observateurs les résultats des consultations populaires de ces derniers mois au Royaume-Uni et aux États-Unis laisse à penser que la réussite électorale se mesure désormais à l'aune de la vulgarité, de la désinformation, et d'une rhétorique violente aux répercussions bien réelles pour ceux qu'elle vise. Au-delà de cet amer constat, les progressistes occidentaux doivent s'interroger sur les raisons de ses déroutes, qui laissent aujourd'hui émerger de leurs décombres une Union européenne fragilisée, sans cap directeur, isolée entre la Russie de Poutine et la future Amérique de Trump.
D'autant plus qu'à cet enracinement du populisme de par le monde s'ajoute une menace intérieure : les vieux démons de l'Europe que sont le nationalisme, le repli et la division. Le moment est critique, et les voix de la raison restent pourtant inaudibles. Il est aujourd'hui indispensable de jeter un regard objectif et rationnel sur les récents combats de la gauche internationale, les idées qui ont fait ses trop maigres succès, et les faiblesses qui ont entraîné ses plus cinglantes défaites.
La division et les hésitations idéologiques sont au nombre de celles-ci. Aux États-Unis, des primaires démocrates disputées jusqu'au dernier moment ont mis en évidence les doutes de la gauche américaine quant à ses ambitions pour les classes populaires. Au Royaume-Uni, les forces progressistes n'ont pas su, ou pu, suffisamment convaincre le peuple du bien-fondé d'un vote en faveur du Remain. Ces deux défaites illustrent le doute et la désunion qui habitent aujourd'hui les partis de gauche. Les écarts idéologiques se creusent entre un camp pragmatique et les partisans d'un message plus offensif, entre les responsables politiques prônant un incrémentalisme mesuré et ceux appelant à un changement de paradigme. En bref, une opposition classique entre une gauche de compromis aux accents réalistes et une gauche de combat, plus révolutionnaire.
Les résultats électoraux de ces dernières années ont démontré l'échec de cette première approche. Déséquilibres économiques nés de la financiarisation effrénée de l'économie mondiale, incertitudes et désorientations exprimées par les fameux « laissés-pour-compte de la globalisation », creusement des inégalités qui à Londres ou Manhattan ne dépayserait pas les grands possédants féodaux de l'ère pré-révolutionnaire ; les justes colères nées de ces injustices ont démontré la nécessité d'une réflexion profonde sur les pratiques et la vivabilité de sociétés occidentales beaucoup plus divisées que les décideurs politiques ne le pensent. La déconnexion grandissante d'une partie de la gauche de gouvernement occidentale lui a fait progressivement perdre le soutien des classes modestes et des plus démunis, sans lui apporter en retour les nouveaux partisans espérés. Le camp du progrès doit aujourd'hui plus que jamais se replonger dans ses origines, et réaffirmer avec force ses idéaux, son histoire, ses racines populaires, et la fierté qu'ils lui inspirent. La gauche ne peut laisser le camp conservateur se glorifier d'une prétendue victoire idéologique au sein des électoraux occidentaux. Dessinée ces dernières années avec l'essor des mouvements populistes à travers l'Europe et l'Amérique, la confirmation de cette tendance fut éclatante en 2016.
Or c'est lorsque la gauche est elle-même, affirmant ses convictions sans peur d'assumer son désir de changement, qu'elle ressort victorieuse. En Amérique du Nord, la première victoire de Barack Obama en 2008 ou celle de Justin Trudeau l'an dernier ont été basées sur un libéralisme assumé - au sens politique et moral du terme, et sur une promesse de changement sociétal réel. Dans un autre registre, il faut également retenir les leçons de l'élection sans appel de Jeremy Corbyn à la tête du Labour britannique, et du succès retentissant du message porté par le sénateur du Vermont Bernie Sanders au cours des primaires démocrates américaines.
Dans chacune de ces situations, la réussite des progressistes s'est construire sur un succès indiscutable : l'élargissement de leur électorat classique. Les femmes, les classes populaires, les plus diplômés, les citoyens jeunes, les résident des villes et de leurs périphéries, les héritiers d'histoires et d'origine diverses, ceux des minorités contre qui la société et ses normes ont organisé une oppression systématisée : voilà les artisans de ces victoires. C'est à ceux-là que la gauche doit s'adresser en priorité, c'est leur confiance qu'elle doit reconquérir. Chacune de ces figures politiques, chacune de ces campagnes, est également parvenu à inspirer des citoyens qui n'avaient pas nécessairement l'habitude de s'engager politiquement. Leurs victoires ont pu s'ancrer dans un engouement véritablement populaire, au sens premier du terme. Au-delà d'un charisme évident dans chacun des cas évoqués, les leaders progressistes cités disposaient déjà d'une expérience certaine en tant qu'élus et hommes de terrains, avec à leur actif une carrière politique dénuée de toute compromission idéologique perçue comme irréparable auprès de l'électorat.
Pour enclencher l'élan nécessaire à leur victoire ou à l'essor d'un véritable mouvement populaire, ces représentants de la gauche ont su mettre au cœur de leur campagne la question sociale. Ils ont ainsi réussi à éviter les pièges grossièrement posés par leurs adversaires conservateurs, refusant de se laisser distraire par les élucubrations démagogues. Les processus électoraux de ces dernières années ont prouvé que la gauche l'emporte lorsqu'elle sait insister sur ses points forts et incarner une véritable ligne sociale, démontrant à ses contradicteurs la justesse de ses arguments et la vacuité des leurs. Il semble à première vue aisé de répondre aux provocations éhontées et aux polémiques incessantes des conservateurs pour se positionner en défenseur du camp de la moralité : c'est ce qu'ont n'ont eu de cesse de faire les partisans du Remain, imités par le Parti démocrate américain. Pour quel résultat ? Dans une campagne où les petites phrases, les attaques personnelles, racistes et misogynes, ont fait l'essentiel de l'actualité politique, que retient-on des programmes économiques et sociaux des candidats ? Malheureusement pas grand chose. La leçon politique de l'année 2016 est bien simple : face à l'inanité des postures conservatrices, contre l’ignominie qu'elles représentent, être le candidat de la vérité et de la droiture est essentiel mais reste insuffisant. La gauche doit également porter le combat vers l'horizon des idées, des propositions, car c'est tout simplement ce qui lui réussit.
Les décombres actuels de la gauche française démontrent bien l'incohérence des choix de ses représentants. Déchéance de nationalité, résurgence de la question des frontières, hésitations et attaques ignobles envers les migrants, jusqu'à l'absurde polémique estivale du burkini ; les progressistes se sont vus laisser imposer des thèmes qui ne touchent finalement guère au quotidien des Françaises et Français. Que d'heures perdus en débats parlementaires sans fin et pourtant sans issue, en interventions médiatiques outrées sinon outrancières qui ne cessent d'inonder les ondes hexagonales. La gauche ne gagne rien à la division ; elle ne gagne rien non plus à se voir entraîner vers des thèmes identitaires qui n'intéressent que ceux qui leur accordaient déjà un intérêt déjà biaisé, si ce n'est quasi-pathologique.
Les dernières années de ce quinquennat ont été marquées par une insistante maladive et contre-productive à reprendre ces thématiques, conduisant la gauche dans l'impasse où elle se trouve aujourd'hui. Elle a privé le camp des progressistes d'un réel leadership, tout en privant cruellement ses électeurs d'un espoir de justice sociale pourtant toujours aussi indispensable. Pire, la multiplication des candidatures s'accompagne paradoxalement d'un manque de renouvellement lassant sinon exaspérant pour les électeurs progressistes. Bien des prétendants actuels semblent confondre leur temps d'antenne avec une popularité supposée, bien aidés en cela par un cercle médiatique incapable de laisser éclore la moindre alternative aux auto-suffisants habitués des plateaux télévisés.
Au-delà du spectacle grotesque offert par cette farandole des arrivistes, croire qu'un François Hollande hier ou qu'un Manuel Valls aujourd'hui est capable d'unifier la gauche relève de l'illusoire, sinon de l'absurdité totale. Cette éventualité illustre plus que tout la déconnexion des responsables au pouvoir vis-à-vis de la base progressiste. Pour avoir cautionné ce désolant naufrage idéologique et détourné son regard des véritables combats du camp du progrès, le gouvernement Valls a non seulement semblé tirer un trait sur une union des partis de gauche désormais essentielle, mais il a également abandonné pour de bon une large partie de ceux qui avaient porté la gauche au pouvoir. Le dessaisissement de la question sociale, les trop nombreux renoncements visant à apaiser les cartels patronaux au détriment des véritables travailleurs, et le mépris affiché envers les classes populaires s'apparentent pour de nombreux militants à une trahison idéologique – et il y a fort à parier qu'ils sauront vivement s'en souvenir dans l’isoloir.
Démontrer la justesse des arguments historiques de la gauche n'exige pas de renier, en réponse à l'illusion du compromis ou à la tentation démagogique, certains de ses principes phares. La perception d'une honnêteté, si ce n'est d'une certaine clarté idéologique, a permis aux campagnes d'Obama, de Trudeau, de Corbyn ou de Sanders de rencontrer, parfois contre toute attente, un succès indiscutable. Au vu des résultats électoraux récents, la franchise idéologique seule ne suffit plus et doit s'accompagner d'un travail d'explicitation toujours plus intense. Elle reste cependant essentielle afin d'élargir le cercle d'électeurs potentiels que laissent espérer à la gauche les dernières enquêtes d'opinion.
À travers leur union indispensable, les progressistes se doivent aujourd'hui de démontrer que les les visages fermés et les têtes blondes d'une prétendue 'manif pour tous' débordante de privilèges ne constituent pas le véritable peuple. Ils doivent prouver que les bigots disparates manifestant contre l'arrivée de migrants dans des bourgs qui parfois eurent déjà l'honneur de protéger ceux qui fuyaient la barbarie n'incarnent pas l'âme de la France. La gauche peut encore reprendre possession de la rue, redevenir cette force de mouvement capable de s'opposer à des élites bourgeoises en confiance, qui pensent savoir mieux que quiconque ce qui est bon pour le peuple - en général coupes budgétaires, allègements d'impôts pour les plus fortunés, et abolition de droits acquis sur les barricades.
Les défis qui s'annoncent appellent à une gauche forte. Face aux bas instincts qui s'agitent doit se dresser une force de raison. Les grandes puissances d'hier ont démontré qu'elles aussi pouvaient céder aux raccourcis du populisme. Sans idée directrice, sans unité, sans confiance en ses propres vertus, et sans prêter l'oreille aux cris de souffrance de ses peuples, l'Europe se délite à vue d’œil. Le sérieux et la rationalité apparaissent plus que jamais nécessaires ; or vides de passions, ils ne permettent pas d'ériger structures plus solide que d'éphémères châteaux de cartes. Il est essentiel de redonner aux peuples la chance de croire en des idées, de s'imaginer de nouveau en force de mouvement. Les électeurs rationnels, les électeurs qui se réclament sans cynisme des valeurs de compassion et de justice, les électeurs qui espèrent encore voir un monde plus bienveillant à leur crépuscule que celui qu'ils ont connu en grandissant – ceux-là sont la majorité, et ceux-là ont aujourd'hui besoin d'une voix claire et forte.
C'est d'autant plus vrai en 2017 que le modèle de société que la France représente est vilipendé, menacé, attaqué par des tyrans de bac à sable en costume-cravate. Les partis de progrès ne peuvent en toute conscience laisser les électeurs de gauche élire par refus du fascisme un triste batracien de bénitier aux remèdes tchatchériens. Ils ne peuvent laisser les populistes seuls défenseurs des bas-salaires, des déclassés, de ceux qui luttent chaque jour. Les électeurs qui ne votent pas tant le choix paraît risible, qui ne votent plus car le changement promis est resté lettre morte, ou qui ignorés et désespérés ont fait les mauvais choix, ont besoin d'une chance de s'unir de nouveau sous la bannière de la révolte.
« Ce qui est en cause ce n'est pas une personne, c'est l'avenir du pays » a dit François Hollande à l'occasion de l'annonce de sa non-candidature. Cette décision du Président de la République, pleine de lucidité et de sagesse, est une réelle chance pour la gauche française. Elle doit désormais suivre l'exemple de son champion d'hier pour trouver avec sérénité celle ou celui de demain. Comme la gauche a su le faire dans les moments les plus critiques, les ambitions personnelles devront s'éteindre pour privilégier les intérêts de ceux qui souffrent et de ceux qui combattent. Sinon, quelle alternative ? Faut-il se contenter de l'affligeant spectacle de coureurs piteux languissant sur une grille de départ déjà surpeuplée, guettant la moindre hausse dans le dernier sondage comme le signe de l'indéniable confiance que leur accorderait soudainement le peuple – ou du moins un échantillon restreint de ce dernier ? La gauche et ses dirigeants se couvriraient de honte s'ils ne parvenait pas à présenter un visage uni à l'heure du premier tour des présidentielles ; surtout dans une période si critique, et face à des candidatures de droite et d'extrême-droite si néfastes. Quel intérêt de voir ainsi s'échapper tout espoir de second tour ? Aucun des responsables du camp progressiste – et ceux qui s'en réclament – ne verrait dans cette désunion le moindre avantage. Elle représenterait une nouvelle trahison pour les forces de progrès, et une absence coupable face aux menaces qui pèsent et continueront de peser sur le modèle social de la République.
Ce que mérite le peuple de gauche, c'est un nouveau Front populaire, c'est l'espoir de s'unir fièrement derrière une candidature de conviction et de courage. « Pain, Paix, Liberté » : ces mots ont conservé toute leur résonance, tout juste 80 ans après. Les candidats prétendument progressistes qui ont choisi de ne pas participer aux primaires se déshonoreraient, après avoir refusé de se plier à un exercice démocratique pourtant devenu incontournable, de ne pas concentrer leur énergie à lutter contre les véritables ennemis de la République sociale. Après une trop longue désunion, femmes et hommes de raison doivent s'entendre pour se rassembler quoi qu'il arrive derrière celle ou celui qui sera le plus à même de défendre leurs valeurs. Cela n'implique pas de refuser des divergences, des mésententes ; cette posture aurait valeur de mépris pour les électeurs, qui connaissent bien la diversité de la gauche et les fractures qu'elle a pu engendrer et exposer.
Comme le miroir des primaires conservatrices l'ont démontré, le gagnant de la consultation sera porté par le cœur de son mouvement politique. C'est le peuple de gauche qui se rendra aux urnes, et dans une époque et une société qui incitent autant à la révolte qu'elles appelles à des espoirs nouveaux, les progressistes les plus modernes et les plus inspirés ont toutes les cartes en mains pour faire prévaloir leurs idées. Volonté, intelligence, honnêteté, charisme, expérience, et incarnation indiscutable des valeurs de la gauche ; telles sont les qualités en lesquels les électeurs progressistes espèrent pouvoir placer leurs espoirs en 2017. Hélas peu de figure bénéficient d'une véritable unanimité aux yeux des Françaises et Français partisans du progrès. À l'exception, notable, de Christiane Taubira, qui a pu se prévaloir de toutes ces qualités dans l'exercice de ses fonctions comme dans ses prises de parole. Après s'être longtemps battue pour porter les valeurs de la gauche au sein du gouvernement, elle a su renoncer à ses ambitions personnelles pour dénoncer les errements et les injustices désormais intenables qui lui tenaient à cœur. Les attaques incessantes des franges les plus réactionnaires si ce n'est fascisantes de la sphère politique française ont démontré la peur qu'elle leur inspire à juste titre. Aucune autre personnalité politique n'a aujourd'hui la capacité de rassembler autant les partisans du progrès et d'incarner enfin leur réconciliation. En l'absence de sa candidature, il faudra espérer voir émerger d'autres visages, d'autres manières d'accorder aux Français un langage de vérité et de justesse. L'intérêt porté par le candidat Benoît Hamon aux combats de la gauche américaine, du mouvement Black Lives Matter à la campagne de Bernie Sanders, démontre également une approche intelligente de la politique, qui refuse de se laisser entraver par le jeu politique hexagonal pour prêter de nouveau l'oreille aux luttes citoyennes. Une fois la victoire de la gauche de combat actée, le rassemblement de tous les progressistes sera dans tous les cas nécessaire.
Après le crépuscule douloureux de l'actuel quinquennat, la gauche se doit en tout cas de marquer une rupture. Pour elle, pour la France, rester embourbée dans la tiédeur actuelle ne serait pas sans conséquences. Malgré un contexte évidemment difficile, la formule appliquée par l'exécutif ces dernières années s'est sans surprise avérée aussi coûteuse que contre-productive auprès de l'électorat progressiste. Les dirigeants des partis de gauche ont désormais l'occasion de dénoncer le danger que représentent pour les travailleurs les programmes du camp réactionnaires : un système pensé par les riches pour les riches à droite, une trahison par le repli et l'exclusion à l'extrême-droite, une insulte au modèle social et laïc français dans les deux cas.
La gauche a encore un espoir d'accéder au second tour. À travers un véritable élan populaire, elle peut encore rassembler les indécis et les progressistes désespérés par les renoncements des partis de gouvernement. Si la gauche doit perdre – comme la plupart des analystes le prévoient aujourd'hui, alors autant perdre avec panache. L'heure est au combat, car il n'y a tout simplement pas d'autre solution. Face à la nouvelle montée des nationalismes, la gauche internationale joue aujourd'hui une partie de sa survie, et elle se doit de parler d'une voix forte pour inspirer les générations à venir : quelle plus beau visage pour la guider que celle d'une France optimiste et toujours fraternelle, malgré toutes les souffrances qu'elle a su endurer ? Les citoyens du monde ont rarement autant eu besoin d'une lueur d'optimisme.
La gauche française a enfin besoin d'un mouvement, d'un soutien populaire. Cet élan doit se lever dans les usines et les universités, dans les champs et dans les cités dortoirs, dans les cafés et dans les pubs, dans les trains de banlieue et dans les ruelles des bourgades endormies. La gauche doit s'adresser aux jeunes de Privas comme à ceux de Saint-Denis, à ceux qui galèrent et ceux qui espèrent, à ceux que la vue d'un enfant dormant sur un trottoir fait trembler d'injustice, à ceux pour qui accuser leurs concitoyens de tous les mots n'est pas la solution, à ceux qui accordent encore tout son crédit à la juste devise de la République. Elle doit enfin redevenir la voix de ceux qui n'en ont pas, la parole de ceux à qui on ne la donne jamais. Alors que le temps presse, c'est la France dans toute sa diversité que la gauche doit incarner. Celle du 11 janvier et celle du 13 novembre, celle de la jeunesse et celle de l'avenir. Celle des travailleurs comme celle des chômeurs, des déconneurs et des voyageurs, des libertins et des libertaires, des fumeurs de pétards, des rêveurs en fanfare, des idéalistes et des rouspéteurs, des indignés et des révoltés, et de toutes celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans le discours politique névrosé d'une France depuis trop longtemps endormie et espèrent de nouveau croire en des idées. Plus le temps presse, et plus la victoire paraît incertaine. Il est temps pour la gauche de porter de nouveau les valeurs de la gauche.
Simon T.