Dans le billet de Lydia02 du 21 02 25, je lis :
"Les victimes palestiniennes sont invisibilisées dans tous les médias à la télévision ou à la radio".
C'est vrai ; avant hier, sur France Info, puis sur la "3", j'ai pu voir plusieurs fois les photos de 2 jeunes enfants et de leur mère, otages du Hamas, et qui sont morts. Bien sûr, à aucun moment, je n'ai vu de photos de jeunes enfants, de bébés Palestiniens.es, assassinés.es par Israël, à aucun moment !
Et une autre fois, toujours sur France Info, (je ne regarde pas les chaînes des milliardaires), une journaliste du très « progressiste » journal « Franc - Tireur » (fondé, je crois, par Raphaël ENTHOVEN et Caroline FOUREST), présente la photo d’un bébé de six mois, otage du Hamas. On espère qu’il est toujours vivant, dit-elle…Tout le monde s’émeut autour d'elle, et moi aussi…Mais bien sûr, aucune photo de bébés palestinien.es, pas otages, mais bel et bien décédés.es. Et pourtant j’ai entendu, il y a un mois déjà au moins, que 700 bébés Palestiniens.es (et 10 000 enfants) étaient morts.es sous les bombes d’Israël, chiffre qui a dû s’alourdir depuis !
C’est qu’il est très important pour l’Occident prédateur et génocidaire, de contrôler l’empathie et la compassion qui pourraient naître vis-à-vis du peuple qu’il n’a pas hésité à sacrifier, pour la préservation de ses intérêts au Moyen Orient. Quoi de mieux que d’autoriser, pour rester présent dans cette région du monde, la création d’un Etat allié, puisque la poursuite de la colonisation, c’était plus possible ! Tout en donnant bien sûr à cette décision une coloration humaniste, puisqu’il s’agissait de mettre "à l’abri" un peuple qui a subi le pire du pire. Et la violence de cette décision pour les Palestiniens.es est occultée, passée sous silence, elle ne compte pas.
Je commence à peine un livre, assez fabuleux, un livre que j’attendais depuis longtemps : « L’empathie est politique » ou « Comment les normes sociales façonnent la biologie des sentiments ». Voici quelques extraits :
- P 15 : J’emprunterai la notion de « cadre» à la philosophe Judith Butler, pour mettre en exergue le dimension historique et politique de l’empathie sélective…J’interrogerai ainsi comment les cadrages médiatiques, les représentations littéraires ou encore les commémorations historiques agissent pour favoriser ou, au contraire, empêcher, inhiber, suspendre l’empathie….
- P 16 et 17 : Je veux défendre que le fait de ne pas ressentir d’empathie envers certains individus ou groupes est une construction politique, qui implique une régulation de notre sphère de perception, de jugement et d’affect. L’empathie est instrumentalisée par les cadrages politiques, culturels et médiatiques, et est traversée par les dynamiques de domination que ceux – ci imposent…
C’est ainsi que ces « cadrages médiatiques », ont amené une amie à me dire, à propos de la création de l’Etat d’Israël en 1948 : « Il fallait bien leur faire de la place ! », sans prendre en compte les souffrances d’un peuple chassé de sa terre…Alors que ce peuple n’était pour rien dans ce qui est arrivé aux Juifs d’Europe, génocidés par l’antisémitisme chrétien européen, qui a sévi pendant des siècles et dont Hitler a été l’héritier le plus funeste !
Quelle injustice !