Mesdames, Messieurs, nos députés,
Nous, citoyens, réunis ce 8 septembre, vous invitons à bien prendre la mesure de vos prises de position lors de cette session du 7 au 15 septembre sur la réforme des retraites.
Vous ne pouvez ignorer que plus de 70% de nos concitoyens refusent la Réforme des Retraites, conçue par le Gouvernement.
70%, c'est un chiffre énorme ! Quel représentant élu du peuple peut-il se glorifier d'un tel score ? Cela ne signifie-t-il pas qu'il existe un immense fossé entre les citoyens et ceux qu'ils ont désignés pour les représenter ?
Nous sommes nombreux à avoir condamné l'attitude de nos élus (c'est-à-dire, la vôtre) qui ont permis, lors du Congrès de Versailles, la nécessaire modification de notre Constitution, pour que le « Nouveau Traité Européen » soit entériné, malgré le refus massif du Peuple français lors du Référendum de 2005. Ce déni de démocratie reste gravé dans nos mémoires !
Nombre des lois qui ont été promulguées depuis à un rythme accéléré sont toutes contraires à l'intérêt général de notre Peuple, de notre pays, et accentuent son désarroi : lois sur la santé, lois sur l'éducation, lois sur la sécurité, lois ségrégatives... Progressivement, ce qui faisait que notre pays bénéficiait encore d'une certaine qualité de vie et d'une certaine aura internationale est méthodiquement balayé par des mesures iniques : tous les acquis du CNR (et les conditions d'alors étaient bien plus délicates que celles d'aujourd'hui, malgré la crise) sont les uns après les autres démantelés et anéantis.
Depuis trois décennies les bénéfices engrangés par les grandes entreprises et par le patronat en général ont augmenté de façon exponentielle. Dans le même temps, les salaires ont été bloqués ou ont très peu évolué, le chômage massif est devenu une règle... Non seulement ceux qui ont la chance d'avoir un emploi ne sont pas rémunérés à leur juste valeur, non seulement le système capitaliste actuel génère le chômage et la misère sociale, mais c'est au seul monde du travail (ou du non travail subi) que l'on demande de supporter toute la rigueur de la crise actuelle. La Réforme des retraites procède de ce principe : on ne touchera pas ou très peu aux gains du Capital, et on demandera aux 90% de la population qui produisent la richesse de perdre un droit durement acquis à une fin de vie décente, on ne fera qu'augmenter le nombre de jeunes demandeurs d'emplois et on ne résoudra rien, d'autant que nombre d'entreprises licencient leurs employés avant qu'ils n'aient atteint soixante ans.
Cette Réforme des retraites très chère à notre Président ( en contradiction totale avec ses promesses électorales) repose depuis le 7 septembre sur la volonté que vous aurez, soit de correspondre aux attentes de celui qui se veut le Maître, soit de répondre aux volontés de ceux qui vous ont accordé leur confiance, c'est-à-dire, à nos volontés de citoyens électeurs.
Il importe que vous sachiez que nous ne serons pas dupes du résultat des votes de l'Assemblée (entre le 7 et le 15 septembre) et que nous saurons vous demander de rendre des comptes lors des prochaines échéances électorales. Nous avons déjà été suffisamment trahis depuis mai 2007, cette trahison-là pourrait vous être fatale ! Nous vous rappelons que vous avez été élus par la volonté du peuple citoyen et que c'est à lui seul que vous vous devez de rendre des comptes, sinon, nous ne serions plus en démocratie !
Nous vous demandons donc de bien prendre la mesure de vos actes : si l'on admet la nécessité d'une réforme, d'autres solutions existent, vous le savez très bien, elles sont viables, si l'on ne fait pas supporter à ceux qui travaillent et produisent la richesse du pays tout le poids de cette crise ! Ceux-là ont droit à prendre une retraite méritée à 60 ans et à taux plein ! Tous les autres aménagements ne seront que maquillages de pure façade !
Nous saurons vous rappeler en temps voulu le résultat de votre vote sur ce projet que nos concitoyens rejettent à plus de 70% selon les derniers sondages ! Nous saurons également porter ce résultat sur la place publique : marchés, réunions, communiqués de presse, radios locales...
Nous vous prions, mesdames et messieurs nos députés, d'accepter nos respectueuses salutations.
(Texte approuvé le 8 septembre 2010 par le comité du PG de la dixième circonscription de Gironde.)