Entre Paris et Moscou, TEBBOUNE a-t-il fait le bon choix?
Intronisé en 2019 par les Généraux, réels détenteurs du pouvoir en Algérie, cet ancien Préfet, puis ministre, sans charisme et malléable à souhait, aura suivi le même cheminement que tous ses prédécesseurs pour accomplir sa mission Présidentielle en bon soldat.
Tous ses prédécesseurs? Non, pas vraiment, seul un ancien Président, incontestablement le plus charismatique et le plus citoyen d'entre eux, avait pris le pouvoir d'autorité, il s'agit du Colonel Houari BOUMEDIENE, qui était à l'époque le ministre de la Défense d'Ahmed BENBELLA, premier chef de l'état Algérien nouvellement indépendant.
En effet, depuis l'indépendance Algérienne en 1962, toutes les urnes électorales de ce pays n'auront été que farces et attrapes.
Au terme de son mandat, pour ne pas dire de son contrat, force est de constater que le funeste bilan de Monsieur TEBBOUNE est loin de justifier un second mandat. Pourtant, en 2024, à 79 ans, cet homme rejeté par la majorité de sa population, sera vraisemblablement candidat à sa succession.
Monsieur Hichem ABOUD, journaliste et écrivain algérien en exil et excellent connaisseur des arcanes opaques du régime algérien, réponds ici à quelques questions que se posent celles et ceux qui s'intéressent à l'Algérie et au carrefour euro-méditerranéen.
Hichem ABOUD a été un jeune officier de l'armée Algérienne, il avait été rédacteur en chef du magazine mensuel El-Djeich (L'armée), organe de communication en français et en arabe, diffusé sur l'ensemble du territoire algérien. En désaccord avec sa hiérarchie, il avait quitté l'armée à sa demande alors qu'il était Capitaine. De retour à la vie civile, Hichem ABOUD fonda différents journaux à Constantine et à Alger.
Tour à tour, ses journaux furent fermés par le régime et Hichem ABOUD condamné arbitrairement à différentes peines de prison.
En 1997, il réussit à quitter l'Algérie et obtint le statut de réfugié politique en France. Il poursuivit son activité journalistique en collaborant avec diverses publications étrangères dont le magazine allemand Der Spiegel.
En 2002, Hichem ABOUD avait publié le livre « La Mafia des Généraux » qui avait fait beaucoup de bruit.
Hichem ABOUD diffuse quotidiennement ses vidéos d'information sur : « Aboud HichemTV » (You Tube) et il publie ses chroniques et analyses de la vie politique algérienne sur le média espagnol Atalayar (en français, en anglais et en espagnol).
- Monsieur Hichem ABOUD, nous venons de vous présenter sommairement, auriez-vous des informations complémentaires à rajouter vous concernant ?
Évidemment, on ne peut résumer en quelques phrases près de cinquante ans d’activité
journalistique dont une bonne trentaine d’années de lutte contre un régime qui change
de visage mais garde la même âme et le même esprit. Mais, permettez-moi d’ajouter
que dans ma carrière de journaliste, j’ai fondé 4 quotidiens dont 3 en langue française
( 2 entre 1992 et 1994) et 2 autres en 2012. Ils ont été interdits de publication par le
pouvoir en place au bout de quelques mois de parution. Le fait que mes journaux
soient frappés d’interdiction de parution à des années d’intervalles est la preuve
éclatante que le régime algérien des années 90 est le même que celui des années
2000. Même si les hommes ont changé, le système est resté le même.
J’ai également fondé une chaîne de télévision en France qui a très vite gagné la
sympathie d’un public très nombreux en Algérie et dans les pays du Maghreb, mais,
ce média n’aura chanté qu’un été avant de s’éteindre à la suite de l’intervention des
autorités algériennes auprès de l’administration d’ARABSAT, pour ne plus diffuser
cette chaîne sur son satellite.
Ma carrière de journaliste a été émaillée de plusieurs condamnations à des peines de
prison prononcées par contumace par une justice aux ordres. Aujourd’hui, je suis
honoré de totaliser 77 années de prison dont une cinquantaine pour « terrorisme ».
Oui, le régime algérien me considère comme terroriste et mon nom figure sur le
journal officiel de la république algérienne en tant que tel. Le reste des autres
accusations pour lesquelles je totalise 27 années de prison, résulte des fallacieuses
accusations de « trouble à l’ordre public et à la sécurité publique, atteinte à la sécurité
nationale, atteinte à l’intégrité territoriale et au bon fonctionnement des institutions de
la république, atteinte à corps constitué et à la personne d’un général à la retraite » etc.
- Monsieur TEBBOUNE, qui ne cessait de souffler le chaud et le froid concernant
son voyage à Paris en juin, à finalement fait le choix de Moscou. comment
expliquez-vous cette volte face peu diplomatique ?
Cela s’explique tout simplement par l’absence de vison politique chez cet homme et
son incapacité à définir une politique étrangère qui sied aux intérêts stratégiques de
l’Algérie. Cette incapacité est due, évidemment, au fait qu’il ne soit pas décisionnaire
et n’est en réalité qu’un otage entre les mains de ceux qui ont fait de lui un roi sans
couronne. Les militaires qui ont porté Tebboune au palais d’El-Mouradia sont des
ignares en matière de politique et sont mus par des intérêts mesquins et par la crainte
de se voir rejoindre le gros peloton de leurs pairs qui croupit derrière les barreaux de
la prison militaire de Blida.
- Pourquoi le Président MACRON manifestait-t-il autant d'intérêt pour cette visite ?
C’est à lui qu’il faudrait poser la question. Franchement, je n’arrive pas à comprendre
comment des dirigeants d’un pays comme la France, s’acoquinent avec une
voyoucratie qui bafoue au quotidien ses propres lois et fait fi de toutes les règles en
matière de bienséance avec tous les pays du monde. C’est ce qui vaut à l’Algérie, un
effroyable isolement sur la scène politique internationale.
Je crois que Mr Macron n’a pas à traîner le « complexe de la France coloniale » et les
affres des crimes commis durant 132 années de colonisation. Le régime algérien a
réussi la prouesse de décomplexer la France sans qu’elle ne le sache, il a fait pire que
le colonialisme. Si on parle de massacres, de tortures et de violations des Droits
humains durant l’ère coloniale, les gouvernants algériens ont fait pire du début des
années 90 à aujourd’hui. Rien que pour l’année 2022, plus de 51 condamnations à la
peine capitale ont été prononcées par les tribunaux algériens. En moins d’une dizaine
d’années l’on a dénombré en Algérie plus de 250.000 morts, 10.000 personnes
déportées dans les camps du sud du pays dans des conditions infra humaines, 20.000
disparus victimes d’exécutions extrajudiciaires … , l’armée coloniale n’a pas fait
pire. L’histoire ne retient pas les noms d’officiers militaires français qui exécutaient
froidement, à la chaîne et quotidiennement, des Algériens innocents. Le régime
algérien compte plus d’une trentaine d’officiers dont certains ont été promus au grade
de général et qui sont à la tête des plus hautes structures de l’armée algérienne.
A titre d’exemple, l’actuel chef d’état-major de l’armée, le général d’armée Saïd
Chengriha, avait exécuté froidement un citoyen dans la ville de Lakhdaria (ex
Palestro), à 60 km à l’Est d’Alger, un soir de l’année 1993, au moment où des
militaires faisaient irruption dans son modeste domicile pour une perquisition forcée.
Ce témoignage rapporté par l’ex-sous-lieutenant Habib Souaïdia, dans son livre « La
sale guerre » (2001 aux éditions La découverte), n’a jamais été démenti.
Des généraux qui sont aujourd’hui aux commandes des services secrets algériens ont
exécuté des centaines d’Algériens froidement moyennant de fortes primes. Ils ont fait
fortune en assassinant dans les casernes des hommes ligotés contre lesquels il a été
impossible de retenir la moindre accusation. D’autres ont été exécuté au pas de porte
de leurs habitations juste en ouvrant la porte. Ces officiers appartenaient à l’escadron
de la mort que dirigeait le général Hassan de son vrai nom Aït-Ouarab. On retient de
cet escadron les noms des deux plus redoutables criminels qui sont Abdelkader
Haddad alias Nacer El-Djen et Hamid Oubelaïd alias Hocine Boulahya. Ces deux
criminels continuent de traquer les hommes libres. J’ai, moi-même fait l’objet d’une
tentative d’enlèvement et d’assassinat piloté par le deuxième nommé, entre les mois
de novembre 2021 et janvier 2022. L’affaire a fait l’objet d’une enquête européenne.
Cette affaire est toujours devant les tribunaux français malgré une tentative de clôture
du dossier sans suite par le parquet antiterroriste de Paris, malgré la foule de preuves
apportées par les policiers de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire.
- Il y a quelques jours, monsieur TEBBOUNE s'est déplacé à Lisbonne pour une
visite officielle, hormis les quolibets et les jets d’oeufs qui l'ont ciblé, quel bilan
tirez-vous de cette visite ?
Un bilan dont le moins que l’on puisse dire a été négatif. Outre l’humiliation subie
par le chef de la junte d’Alger qui n’a été reçu par aucun officiel portugais à
l’aéroport, il aura passé une 1ère journée « à blanc » avec les diplomates algériens
accrédités à Lisbonne autour d'un couscous, avec quelques membres de la diaspora
algérienne triés sur le volet. Idem à son départ, aucun officiel portugais ne l’avait
accompagné non plus à l’aéroport. Sur le plan économique, des discours creux et des
promesses mensongères concernant le développement des échanges entre l’Algérie et
le Portugal. Rien de concret n’aura été réalisé. Les quatre accords signés, dont trois
par le ministre des Affaires Étrangères, sont des accords portant sur des bonnes
intentions, rien de plus. Les 70 hommes d’affaires qui ont accompagné Tebboune
n’ont rien conclu et finalement ils ont fait du tourisme aux frais du contribuable
algérien.
A l'heure où je vous questionne, Monsieur TEBBOUNE achève son voyage officiel
en Russie. Que pensez-vous de son séjour dans un pays tant décrié par la
communauté internationale ?
Fâché après la France où de nombreuses voix s’étaient élevées contre sa venue en
taison de ses multiples violations des droits humains, le président algérien agit
comme cette maîtresse éplorée qui va se jeter dans les bras de l’ennemi de l’amant
qui l’a déçue. En Russie, Tebboune a le moins que l’on puisse dire, brûlé les cartes de
l’Algérie dans ses relations internationales. Il a fait preuve d’une méconnaissance
totale de l’éthique diplomatique et de la maîtrise des enjeux stratégiques. Il donnait
l’impression de se plaindre de l’occident à Poutine en lui demandant protection.
Ses déclarations étaient un florilège de bourdes aussi grossières les unes que les
autres. Des bourdes qui ont profondément indigné les Algériens. Notamment lorsqu’il
a dit que « c’est la Russie qui a protégé l’indépendance de l’Algérie durant 60 ans ».
Il fit étalage de sa méconnaissance des conditions d’obtention d’un siège de membre
non permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU en attribuant le mérite à l’aide russe,
alors que l’Algérie était candidate avec la Sierra Léone sans concurrents pour les
deux postes à pourvoir pour l’Afrique.
Mais, la bourde la plus choquante est survenue lorsque Tebboune voulant faire
étalage de sa culture générale et de l’histoire, fit une monumentale confusion entre
Nicolas II et Alexandre II, le tsar qui avait offert en 1860 à l’émir Abdelkader, un
insigne d’honneur en reconnaissance à son rôle joué dans la protection du personnel
du consulat russe en Syrie contre les attaques des Druzes.
En dehors des déclarations calamiteuses de Tebboune, son voyage en Russie n’a rien
apporté à l’Algérie, si ce n'est une nette dégradation de ses relations avec l’Europe et
les USA. Les Russes ont tout gagné, des contrats juteux en armements et un accord
stratégique qui met l’Algérie dans le rôle de vassal de Moscou.
Ne pensez-vous pas que ce voyage en Russie risque de marginaliser plus encore
l'Algérie sur la scène internationale.
Absolument ! L’Algérie s’est jetée corps et âme dans les bras de Moscou comme je
l’ai expliqué précédemment. Tout en sachant que les intérêts économiques algériens
sont en Europe où elle compte ses nombreux partenaires commerciaux. Je ne pense
pas que cette surprenante embellie des relations algéro-russes puisse résister aux
intérêts algériens en Occident et surtout à la dépendance des dignitaires du régime
algérien vis à vis de l’Europe où ils soignent leur santé et leurs comptes bancaires,
sans parler des biens immobiliers acquis sur le compte du trésor public algérien.
- Selon vous, l'énorme révolte populaire pacifique de la population algérienne en
2019 et en 2020, qui avait été stoppée par la dernière pandémie, pourrait-elle se
réveiller ?
Cette révolte a été stoppée par la pandémie du covid 19 mais aussi par la vague de
répression cruelle qui s’était abattue sur le peuple algérien. Pas un jour ne passe sans
que des citoyens soient condamnés à de la prison pour « incitation à attroupement
non armé », autrement dit, la manifestation pacifique garantie par la constitution est
passible de prison.
Aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour l’explosion prochaine d’une
nouvelle révolte. Répression, mépris du peuple appelé communément « hogra »,
pénuries des produits alimentaires de base, laisser-aller, absence totale des autorités
même en cas de catastrophes comme cela a été démontré tout récemment lors des
intempéries qui ont causé des dégâts très importants. Président de la République,
gouvernement, autorités locales ont tous brillé par leur absence. Pas le moindre
message de compassion adressé à la population. Le régime, comme à ses habitudes a
réagi par des promesses mensongères irréalisables.
- L'Algérie, le plus vaste pays d'Afrique, est immensément riche de son pétrole, de
son gaz et de ses multiples minerais, pourtant les Algériens font la queue durant
des heures pour acheter un litre de lait, un litre d'huile, de la semoule, des oignons,
du gaz en bouteille - ce qui est un comble -, l'eau potable est drastiquement
rationnée au robinet et j 'en passe, comment expliquez-vous cette faillite
invraisemblable ?
C’est tout simplement l’incapacité du régime à gérer un pays trop grand pour ses
compétences extrêmement limitées. C’est le règne des médiocres qui fait qu’un pays
qui recèle d’immenses ressources naturelles mais aussi humaines soit à la traîne des
pays sous-développés. Pas le moindre projet de développement durant ces quinze
dernières années, la paralysie est totale depuis l’arrivée du duo Tebboune-
Chengriha*. Avez-vous vu un seul chef d’état dans le monde qui durant 3 années et
demie d’exercice du pouvoir n’a pas effectué une seule visite de travail, d’inspection
ou même de courtoisie dans le pays ? Il ne s’est même pas rendu dans les quartiers
environnants du palais présidentiel.
Autres exemples d’incapacité de gestion des affaires courantes du pays : les aéroports
algériens et le métro d’Alger sont gérés par les Français. La gestion des ports est
confiée aux émiratis. Il en est de même pour la société des tabacs qui a été confiée
aux émiratis également, et j’en passe. Un dernier exemple, le gigantesque complexe
cultuel qu’est la grande mosquée d’Alger, achevé il y a 4 ans. Savez-vous que cette
immense mosquée et ses annexes (musée, bibliothèque, institut universitaire, hôtel
etc.) qui a coûté plus d'un milliard et demi de Dollars US, est toujours fermé faute de
compétences ?
- La « Harga », terme utilisé par les algériens qui tentent clandestinement la
traversée de la Méditerranée par centaines chaque semaine, à bord de barques de
fortunes, ne reflète-t-elle pas le naufrage du régime algérien à tous les niveaux ?
Selon les gouvernants algériens, ça reflète l’envie des jeunes Algériens de « découvrir
d’autres horizons ». Des gouvernants qui vivent dans le déni d’une réalité qu’ils
refusent d’affronter. Une réalité qui commence par leur rappeler l’illégitimité de leur
présence à la tête d’un pays de l’importance de l’Algérie. Un si grand pays pour des
nains incapables de diriger la plus petite de ses communes. Tebboune lui-même, a
reconnu dans une de ses dernières interventions que l’Algérie est trop grande pour
eux.
- Il semblerait par ailleurs que ces migrants en quête d'une vie meilleure en
Europe soient rançonnés dans les eaux territoriales algériennes, auriez-vous des
informations sur ces éventuelles exactions qui s'apparenteraient à de la traite des
êtres humains ?
Si ces migrants ne payaient pas de rançon comment peut-on expliquer ce flux
migratoire de jeunes et moins jeunes, femmes et enfants, à bord d’embarcations de
fortune. Il y a deux embarcations qu’on appelle « Essarie’ » (le rapide). Elles font la
navette entre les côtes de l’Ouest algérien et la rive espagnole. Elles prennent une
centaine de passagers chacune. Le prix à payer est d’un million de dinar par tête
(environ 5000 €). Ce qui fait un total de 100 millions (soit un milliard de centimes)
par voyage. 30 pour cent de cette somme va aux garde-côtes algériens pour qu’ils les
laissent passer. Ils sont des milliers à rallier l’Europe en franchissant les frontières
maritimes sans inquiétude. Au palais Présidentiel d’El-Mouradia et aux Tagarins
(siège du ministère de la Défense Nationale) on ne songera jamais à ordonner
l’ouverture d’une enquête sur ces frontières maritimes passoires. A quoi servent ces
forces navales et leur matériel sophistiqué quand vous avez autant de personnes qui
les traversent quotidiennement sans souci aucun ?
- Il y a quelques mois, un important groupe de parlementaires du Congres des
États-Unis a officiellement manifesté ses inquiétudes concernant la politique du
régime algérien, en demandant des sanctions contre ce pays. A peine quelques
semaines plus tard, lors de la session plénière du Parlement européen du 26
novembre 2022, une résolution d'urgence condamnant la désintégration des droits
de l'homme en Algérie avait été adoptée. Plus récemment, jeudi 11 mai 2023, le
Parlement européen a, à nouveau, épinglé très sévèrement l'Algérie.
Les démocraties occidentales semblent prendre conscience du caractère oppresseur
du régime algérien, notamment en raison des nombreuses arrestations de
journalistes qui s'opposent à la dictature. Que Pourriez-vous nous dire sur ce
sujet ?
Il est temps que la communauté internationale vienne au secours du peuple algérien
livré à une répression féroce de la part d’un régime qui s’impose par la force à un
peuple qui n’aspire qu’à vivre dignement. La communauté internationale doit aller
au-delà des simples résolutions de rappel à l’ordre d’un régime qui refuse d’entendre
raison. Il faudrait boycotter économiquement et politiquement ce régime jusqu’à ce
qu’il s’écroule. Dans sa résistance pacifique contre les forces du mal, le peuple
algérien a besoin du soutien de la communauté internationale et surtout des Forces
démocratiques dans le monde.
- Monsieur BENFLIS, ancien ministre de la justice et ancien 1er ministre avait dit
publiquement : « En Algérie, il y a 2 justices, celle du jour et celle de la nuit ». En
clair : en Algérie, il y aurait la justice protectrice réservée aux affidés du régime et
la justice persécutrice, réservée aux sans grades. Partagez-vous ce constat qui fait
froid dans le dos ?
M. Benflis sait de quoi il parle, lui qui a fait partie des membres fondateurs de la
Ligue des Droits de l’Homme fantoche, créée au milieu des années 80 par les Larbi
Belkheir et Hedi Khediri, deux anciens potentats du régime, pour contrer la ligue de
défense des droits de l'homme créée par feu maître Ali Yahia Abdennour et d’autres
militants démocrates. Monsieur BENFLIS avait également été l’initiateur d’une loi
inique qui interdisait les manifestations et les rassemblements pacifiques.
- Pour conclure Monsieur Hichem ABOUD, L'Algérie est une « république
démocratique et populaire », au même titre que la Corée du Nord par ailleurs.
Pourriez-vous en quelques mots, nous dire ce que ce pays a réellement de
démocratique et de populaire ?
Accordez-moi quelques temps de recherche pour trouver un iota de démocratie dans
un pays régi par un pouvoir impopulaire. Le peuple algérien a, d’abord, besoin
d’exercer son droit à l’autodétermination avant de songer à ériger une république
démocratique et populaire. Ce principe du droit à l’autodétermination, qui a coûté des
milliards de dollars à l’Algérie en le réclamant à une poignée d’otages séquestrés
dans le désert du sud-ouest algérien, les Sahraouis du Polisario, est refusé aux
Algériens. Pourtant, ils ont bien besoin et ont aussi, le droit d’élire un président de la
République en toute démocratie et en toute transparence loin de la fraude et des
velléités de militaires ignares en politique qui cherchent à leur imposer des
marionnettes complètement déconnectées de la réalité du peuple et ignorantes de ses
aspirations.
* Le Général Chengriha est le chef d'état-major de l'armée algérienne.
Interview réalisée collégialement par : A BENYAHIA, M FERGANI, F KADI