Je ne renouvellerai pas mon abonnement à Mediapart. Pour plusieurs raisons :
- j'ai pu apprécier moi-même le fonctionnement du Club : clientèlisme, népotisme, mépris pour l'anonyme et pour les points de vue contraires au consensus mou de la plupart des rédacteurs
- je suis atterré par la frivolité parisienne, l'insoutenable légèreté de certains rédacteurs. Sans donner de noms j'en conclus à titre personnel que la réflexion et l'intelligence ne viendront jamais de la boue qui forme le cadre socio-culturel, l'"habitus" si vous voulez, de ces rédacteurs. La moyenne bourgeoisie parisienne qui revendique l'héritage des lumières, en emmenant bouffer les gosses chez macdo de temps en temps parce que "ils adorent ça".
- certains articles qui ont été publiés m'interdisent carrément de donner plus d'argent ! Mediapart est en train de passer, dans mes recherches, de la catégorie "information" à la catégorie "voilà ce que dit la propagande / pensée unique". Quand je parle de propagande, je ne dis pas que Mediapart est infiltré par l'Elysée ou le council on foreign relations.
Je dis comme Chomsky que dans la plupart des cas il s'agit juste d'absence de regard critique, de conformisme, de peur de passer pour, d'incompétence, de soumission.
exempleLe traitement de la crise ivoirienne. Bon, pour ceux qui ne s'en doutent pas encore, là tout n'est qu'affaire d'intérêts. Gbagbo est le candidat des vieux réseaux françafricains, il a Bolloré avec lui (avez-vous remarqué comme les journaux de bolloré relativisent les 2 candidats, là ou la presse alignée sur l'Elysée tape sur Gbagbo sans réfléchir), Ouattara est le candidat américain, et donc de l'Elysée, car Sarkozy est entièrement acquis aux américains. Ce qui induit quand même un clash entre Sarkozy et Bolloré ! Qui en parle ? Des journalistes pourraient parler de ça, mais à Mediapart, que se passe-t-il ? On peut voir dernièrement un article qui présente Obama comme le gentil métis qui de par son origine africaine a vraiment envie de défendre la démocratie en Afrique !
http://www.mediapart.fr/journal/international/050111/pourquoi-barack-obama-simpliquebr-dans-le-dossier-ivoirien
Le comble du ridicule! Ca, du journalisme ? Là-dedans il n'y a que le peu qui reste aux journalistes domestiqués : le sorytelling. Je ne m'abonne plus à un journal qui montre autant son attachement à la ligne américaine.
Voici pour ceux que ça intérsse, pour les raports entre gbagbo et bolloré, un billet du grigri international
"Acrimed apporte une réponse à la question que nous posions ici même le 11 décembre 2010 : Bolloré est-il d'accord avec Sarkozy (et le FMI) pour "préférer" Ouattara à Gbagbo ?
Action CRitique Médias, observatoire des médias, publie une édifiante étude du traitement réservé à la crise post-électorale ivoirienne, et partant à Laurent Gbagbo, dans les médias édités par le groupe de Vincent "Bololo" Bolloré... Ça démarre par un aveu en forme de constat : "Une certaine unanimité médiatique s’est dégagée, en France, pour mettre en avant la victoire de Ouattara et les condamnations internationales de l’auto-proclamation de Gbagbo. (...) Mais une voix discordante s’est fait entendre : la presse gratuite du groupe Bolloré (Direct Matin et Direct Soir, deux journaux dont les contenus sont à peu près identiques)." L'examen, réalisé à partir des éditions du 22 novembre jusqu'à celle du 11 janvier est sans appel. Celle du 1er décembre, ovni de distance et de neutralité dans la presse française de l'époque, se contente de rapporter que les deux camps s'accusent de fraudes. "Le 2 décembre, « la confusion règne ». (voilà bien un mot, confusion, auquel on aura peu recouru dans la presse française, tant tout leur semblait clair et la victoire d'Ado limpide, ndlr). Le 3, alors que la Commission électorale indépendante (CEI, à 80% ouattariste, ndlr qu'oublie de faire Acrimed) a proclamé Ouattara vainqueur avec 54,1 % des suffrages et que l’ensemble de la presse se fait l’écho de ce qui ressemble fortement à une défaite de Gbagbo, pour Direct Matin, « l’incertitude règne » quant aux résultats."
N'est-ce pas merveilleux ? Les employés de Bolloré donnant au reste de la presse en croisade anti-Gbagbo des leçons de distance, de neutralité, de modestie devant la confusion des évènements... "Les 6 et 7 décembre, Direct Matin évoque la visite de Thabo Mbeki, médiateur envoyé par l’Union africaine (UA), et explique que « l’objectif de l’UA [est d’]apaiser les tensions dans le pays », oubliant au passage de mentionner que l’UA a reconnu la victoire d’Alassane Ouattara." (Bon, Acrimed, comme Rue89, peut se tromper... aux dernières nouvelles, Jean Ping refusait de dire qu'il avait demandé au "Président Gbagbo" de "quitter le pouvoir"). "Toujours le 7 décembre, Direct Matin : « Le Quai d’Orsay a fait savoir que l’heure était "à la recherche d’une transition ordonnée, sereine et digne" », oubliant une information digne d’intérêt : la France reconnaît la victoire d’Alassane Ouattara."
Du 9 au 16 décembre, zénith de la campagne médiatico-politique pro-Ouattara, rien ou presque dans les canards à Bololo. Acrimed relève des "formules faussement neutres : Gbagbo et Ouattara demeurent « les deux présidents proclamés de Côte d’Ivoire » (10 décembre), qui « revendiquent chacun leur victoire » (17 décembre), ou qui « se sont tous les deux proclamés président après le second tour de la présidentielle » (20 décembre)… Si bien qu'effectivement on pourrait dire avec Colin Brunel que "le 5 janvier, un nouveau pas est franchi par Direct Matin. C’est désormais Alassane Ouattara qui est montré du doigt, tandis que Gbagbo est loué pour sa recherche d’un compromis : "La main tendue de Gbagbo rejetée par Ouattara"
C'est pas fini : "on apprend, de la bouche de Jacques Séguéla lui-même, que le groupe Euro RSCG (Havas), lui aussi propriété de Bolloré, s’est largement impliqué dans la campagne présidentielle de Gbagbo : « parce que Vincent Bolloré a des intérêts en Afrique, dans toute l’Afrique, c’est le plus gros investisseur français, je crois que c’est le plus gros investisseur européen en Afrique, et que de longue date il a toujours conseillé Gbagbo ». Voilà qui a le mérite de l’honnêteté. Et même si Jacques Séguéla affirme dans la même interview que « dès les premiers incidents […], toute collaboration s’est instantanément stoppée », on imagine que le groupe Bolloré ne souhaite pas perdre sa mise et qu’il n’hésite donc pas à user de tous les moyens dont il dispose pour soigner l’image de l’ami Gbagbo ou, du moins, pour ne pas l’écorner."
Il a tellement rigoureusement travaillé, le journaliste d'Acrimed, que même sa conclusion il est inutile de la commenter."