Dites-moi où sont les femmes,
Femmes, femmes, femmes, femmes,
Où sont les femmes ?
Je me pose la même question Patrick, surtout lorsque le mois dernier je me suis rendue à l’hémicycle pour assister à la niche des écologistes, et quelle ne fut pas ma surprise (insérer un air faussement étonné) de constater une absence notable de femmes, aussi bien parmi les députés qui siégeaient que dans la répartition des prises de paroles. Aux interventions qui se succédaient, se mêlaient des vacheries et grossièretés, et perchée depuis ma balustrade, je les ai trouvés tout petits : petits dans leurs opinions, petits dans leur conduite, à petits oiseaux petits nids. Et pourtant, ils prennent toute la place, et ce, pour une raison toute simple : nous vivons dans un monde d’hommes, construit par et pour les hommes.
Prenez n’importe quel topique empirique dans sa neutralité, et trouvez-moi la preuve qu’il a été pensé pour l’égalité des genres. J’attends. C’est long, n’est-ce pas ? Parlons médecine, avec la crise du Covid-19. Lorsque les campagnes de vaccination ont commencé, nous avons toutes reçu le même avertissement : attention, votre cycle menstruel sera sûrement perturbé, il se peut que vous n’ayez plus vos règles pendant un temps ou que la douleur en soit accentuée. Pourquoi ? Bonne question. C’est ce qu’on m’a répondu. C’est ce qu’on a répondu à presque toutes les femmes réglées. La vérité est pourtant si simple : les prototypes du vaccin ont été majoritairement testés sur des hommes, et le facteur menstruation balayé d’un revers de la main. L’IVG ? Il va apparemment de soi qu’un groupuscule composé majoritairement d’hommes soit légitime d’asserter sur le droit pour la femme de disposer de son corps. Et la rue, notre espace commun ? Pas si commun que ça si l’on en croit le chercheur Yves Raibaud, qui rappelle qu’à bien des égards, l’espace urbain est majoritairement approprié par les hommes, au détriment des femmes. Lorsque l’on sait que 75% du budget municipal destiné aux loisirs des jeunes résulte en des terrains de football et skate-parks, monopolisés par les garçons, il faut se piquer d'être raisonnable, mais non pas d'avoir raison. Ne vous méprenez pas sur mes propos : je ne genre pas ces activités, on sait à quel point l’éducation primaire y est pour quelque chose.
J’enfonce beaucoup de portes ouvertes me direz-vous. Il est vrai, mais je continuerai, jusqu’à ce que les frontons des mairies s’affublant de sobriquets à la Liberté Égalité Paternité cessent d’exister.