Agissons comme l’ont fait nos prédécesseurs, ceux qui n’avaient perdu ni leur âme ni leur courage, ceux qui ont tenté de sauver la République espagnole lors du putsch franquiste, les résistants qui se sont soulevés héroïquement contre le nazisme, comme les millions de soldats anonymes qui, durant la dernière guerre mondiale, se sont engagés pour libérer l’Europe de l’occupant.
Levons-nous en masse et convergeons vers Gaza pour protéger son peuple de la barbarie. Organisons dès maintenant à l’échelle mondiale le recrutement de volontaires décidés à risquer leur vie s’il le faut.
Ne nous contentons pas des manifestations admirables se multipliant sur la planète : le gouvernement sioniste n’en a cure, pas plus qu’il ne tient compte des condamnations de l’ONU et des mises en cause de la CPI, bénéficiant d’une impunité scandaleuse et du soutien des USA de Donald Trump.
Sans perdre un instant de plus, car chaque jour des familles entières sont décimées, des enfants et des femmes meurent sous les bombes, et désormais par les balles et par la faim, regroupons-nous et préparons-nous à rejoindre la Palestine par tous les moyens, munis de vivres et de médicaments.
Imaginez non pas une embarcation mais une Armada pacifique toute entière s’approchant de Gaza ; il ne s’agirait plus là pour l’armée israélienne bardée d’armes d’arraisonner un fragile esquif et ses courageux activistes humanitaires pour les maltraiter en toute impunité !
L’Armada « Un Bouclier pour Gaza » peut être la clé de l’arrêt des massacres à la condition qu’elle soit un mouvement de masse international. La commisération la plus sincère, si elle n’est pas suivie d’actions concrètes et courageuses, ne sert pas à grand chose. Il faut agir avec la plus grande détermination et vite ! Il en va de la survie de tout un peuple, de l’honneur de l’humanité mais aussi de celui de chacune et chacun de nous.
Face à nos cohortes armées de leur seul courage, portées par l’opinion mondiale et rejointes par les Israéliens pacifistes aujourd’hui réduits au silence, le gouvernement fasciste de Nétanyahou devra faire taire ses armes et en finir avec le blocus imposé à Gaza.
Si des militaires israéliens, fanatisés par les discours ultra violents des dirigeants sionistes, décidaient de nous prendre pour cibles et que certains d’entre nous y perdaient la vie, je pense qu’alors, les États civilisés n’auraient d’autre choix que d’intervenir pour ramener le gouvernement d’Israël à la raison en imposant par la force s’il le fallait, la paix et la négociation.
Pour moi, qui a eu la chance d'être élevé en France dans une famille juive ayant dédié son existence aux « gens de peu », aux rejetés, aux exploités, aux colonisés ; pour moi qui ai échappé avec mes parents à la déportation grâce à l'admirable héroïsme silencieux d’une famille de paysans corréziens, les Mirat, des JUSTES parmi les nations devenus ma propre famille, je me dois d’être fidèle à leurs valeurs de courage, d’empathie et d’humanisme.
Ayant survécu à la Shoah, résisté pendant la guerre dans les rangs des Francs-tireurs et Partisans, les FTP, et surtout, souffert dès l’enfance du racisme, comment ne pas m’indigner de ce qui est fait aujourd’hui au peuple palestinien victime de ce même racisme, privé de ses terres et de pain, méprisé, mutilé, assassiné sans pouvoir se défendre ? Comment ne pas tout faire, y compris mettre ma vie en jeu, pour contribuer à faire cesser ce massacre ?
Si notre projet de Bouclier pour Gaza se concrétise, je tiens à être dans les premiers bateaux, et si je devais mourir pour Gaza, quelle ironie de l’Histoire cela serait ! Avoir échappé aux Nazis pour être la victime de sionistes fanatiques contaminés par la maladie de nos bourreaux. Berthold Brecht nous avait prévenus, après le baisser du rideau de sa pièce La résistible ascension d’Arturo Ui dans laquelle il fait dire au personnage de Hitler dégrimé : « le ventre en est encore fécond d’où sorti la bête immonde ».
A l’instar des Nazis, les Sionistes se prétendent Le Peuple Élu et se croient autorisés à écraser avec la plus grande cruauté des groupes humains qu’ils considèrent comme inférieurs et ils osent parler en notre nom en se victimisant pour justifier leurs actes alors qu’ils n’ont rien vécu, eux, de tout cela.
Ces colonisateurs armés jusqu’aux dents grâce aux subsides des USA se vantent d’être une nation martiale et virile trahissant en cela l’esprit du « Staettle » qu’a si bien célébré Isaac Bashevis Singer dans ses œuvres. Lors de son discours numéro 2 pour la réception de son Prix Nobel en 1978 à Stockholm, évoquant la langue Yiddish dans laquelle il écrivait et qui allait disparaitre après la Shoah, tout comme le peuple qui la pratiquait, Il dît ceci :
« Le grand honneur que l’Académie Suédoise m’a fait est aussi une reconnaissance du yiddish, sans frontières, soutenu par aucun gouvernement ; une langue qui ne possède presque pas de mots relatifs aux armes, aux munitions, à l’exercice ou à la pratique militaire ».
Les soutiens inconditionnels de l’État d’Israël rétorqueront que l’horreur qu’a commis le Hamas le 7 octobre justifie les massacres dez masse d’aujourd’hui , mais la vengeance sauvage peut elle se substiter à la justice ?
Oui , ce petit pays a droit à l’existence, qu’il peut et doit se défendre par tous les moyens. Mais ce pays porte en lui un pécher originel dont il paye le prix : il a chassé un peuple de ses terres et se les ai appropriées. Le général de Gaulle a vu très tôt l’injustice de cette « colonisation » et les révoltes sans fin des colonisés qu’elle ne manquerait pas de provoquer.
Les Israéliens nombreux ont fait souches sur ces terres conquises, c’est vrai, et l’on ne peut aujourd’hui les en chasser à leur tour. Seule l’existence de deux États souverains mettra avec le temps fin aux horreurs des effets de la guerre et de l’occupation, et aussi à la vindicte éternelle de ses victimes.
C’est pourquoi, les armes réduites au silence, notre puissant bouclier devra poursuivre sa mission protectrice contre toutes les extrémismes (celui du Hamas comme celui des faucons israéliens) en soignant les populations meurtries et en reconstruisant les conditions du vivre ensemble, sous la forme d’États souverains, tout à la fois démocratiques et fidèles à leurs cultures vernaculaires.
La réconciliation entre les peuples des nations démocratiques et le peuple allemand qui suivi la fin de la deuxième guerre mondiale prouve que la chose est également possible entre Israéliens et Palestiniens, que rien n’empêche fondamentalement de vivre un jour côte à côte, dans le respect et la solidarité mutuels.
Que la flottille pour Gaza incarne ce sursaut de la société civile, à l’opposé des idéologies mortifères du Struggle for Life, par trop dominantes aujourd’hui et qui trahissent l’esprit fraternel de 1945 !
Que celles et ceux qui sont prêts à soutenir cette initiative se regroupent, s’organisent, cherchent et décident de la marche à suivre pour ensemble déployer sans délai ce « Bouclier pour Gaza ».
Marc Held, architecte, officié des Arts et des Lettres, Chevalier de la légion d'honneur à titre militaire.