Bonjour,
Je m'appelle Rémi, j'ai 28 ans et je fais des études à Angoulême. Par ailleurs je suis atteint d'un handicap moteur qui me rend très dépendant vis à vis de tous les gestes de la vie quotidienne.
Mon taux d'invalidité supérieur à 80 % me permet de toucher l'AAH (Allocation Adulte Handicapé) à taux plein : à peu près 720 euros/mois destinés à compenser une incapacité à travailler.
Comme j'ai une capacité de travail inférieure à 5%, j'ai en plus droit à un complément de ressources ajouté à l'AAH : à peu près 185 euros.
Ainsi, en décembre 2010, la CAF m'a versé 891,26 euros.
Durant l'année 2009, j'ai eu le plaisir de répondre à la proposition d'un des professeurs de l'école d'ergothérapie de Bordeaux. Celui-ci avait eu l'occasion de voir un de mes films réalisé dans des conditions amateurs et m'avait proposé d'intervenir auprès de ses élèves pour donner quelques heures de cours, expérience très enrichissante et première feuille de paye de ma vie, grande fierté.
On peut donc dire que mes revenus pour 2009 ont été de 492 euros. J'ai (comme un con) indiqué cette somme ridicule dans ma déclaration de ressources auprès de la CAF.
Suivez bien la bouffonnerie : j'ai perçu 492 E en 2009. Même si cette activité était temporaire, il est "normal" que cette somme me soit soustraite de l'AAH que je perçois en 2011. Mon AAH a donc diminué de quelques dizaines d'euros tous les mois. Admettons.
Seulement voilà, je ne touche plus l'AAH à taux plein puisque celle-ci est réduite. Je n'ai donc plus droit au complément de ressources pour toute l'année 2011.
Ainsi depuis janvier les versements CAF sont de 706,78euros. Je vous laisse calculer combien l'envie de travailler, ainsi que l'exigence d'être déclaré et rémunéré pour ce travail m'aura couté: à peu près 2200 euros pour en avoir touché 400 et , vous le savez, 2200 quand on en touche 10600, c'est pas rien.
Bien sûr, comme tout s'était très bien passé, j'ai accepté avec grand plaisir de renouveler mon intervention en 2010...
Mais maintenant je le sais, je ne travaillerais plus jamais autrement qu'en envoyant le récit de ce genre d'anecdote à qui veut bien les entendre, et éventuellement les publier.
Bien cordialement.
N'hésitez pas à me joindre pour plus de précisions.
Rémi Gendarme
Billet de blog 21 juin 2011
Je ne travaillerai plus jamais
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