L’ouvrage de Constantin Alexandrakis intitulé, l’hospitalité au démon, ne laisse pas indifférent car il traite de la violence faite aux enfants. En effet, c’est la paternité qui envoie l’auteur dans les limbes de son passé marqué par les agressions que lui a fait subir un ami de sa mère. Le livre pose aussi la question comment être un bon père de famille quand on a connu l’enfer ?
L’auteur nous partage ses craintes et ses angoisses avec une grande sincérité. La paternité le rend malade et influe sur sa vie quotidienne et la relation qu’il a avec sa femme. Et, pour exorciser tous les démons du passé, il se plonge dans la parole et les écrits des victimes comme lui. Peut-être que son salut viendrait de là pour se reconstruire à travers les expériences douloureuses des autres. Cette bibliographie qu’il met à jour parle des époques où tout était permis, sans prendre en compte la souffrance des victimes au nom d’une liberté toujours sans limite.
Tout ce questionnement prend diverses formes et fait voyager le lecteur dans différentes contrées du monde et le constat est toujours le même : la complaisance et l’aveuglement de la société. L’ouvrage parle aussi de la difficulté à trouver des interlocuteurs capables d’accueillir la parole des victimes. L’auteur évoque son changement fréquent de praticiens et sa propension à devenir un survivaliste comme si ce monde est fait pour lui faire du mal.
Le chemin de l'apaisement semble long et semé d’embûches pour l’auteur. Constantin Alexandrakis ouvre avec « L’hospitalité au démon » des perspectives pour comprendre ce qui menace l’intégrité physique et morale des enfants et marque à vie les victimes.
Slimane Ait sidhoum.
Constantin Alexandrakis, L’hospitalité au démon, Verticales de Gallimard, 2025.