Slimane Ait sidhoum

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Billet de blog 9 juin 2025

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Des Lieux et des rencontres.

L’écrivain Claro est un véritable arpenteur de la mémoire des lieux et des rencontres. Il le prouve une nouvelle fois après, La maison indigène, avec son nouveau récit intitulé, Des milliers de ronds dans l’eau.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’écrivain Claro est un véritable arpenteur de la mémoire des lieux et des rencontres. Il le prouve une nouvelle fois après, La maison indigène, avec son nouveau récit intitulé, Des milliers de ronds dans l’eau. Ainsi l’univers de Claro se déploie une fois de plus de façon lyrique pour explorer les liens familiaux et amicaux. En effet tout part du décès de sa maman, c’est-à-dire le jour de son incinération et le contact qu’il eut avec ce cercueil qui allait être englouti par le feu. Cette mère rongée par le cancer et qu’il n’a pas beaucoup vue dans les derniers mois de son agonie. Sa mémoire se brouille pour aller chercher des fragments de souvenirs qui le mèneront inexorablement à évoquer son père et son séjour algérois, où il fit la connaissance d’un jeune poète hongrois nommé : Georges Alexander ayant échappé aux terribles forces du mal nazi. C’est ainsi qu’en 1951, ce Rimbaud Magyar fit la connaissance du père de Claro à Alger. Poète tourmenté à la recherche d’une hypothétique gloire littéraire. Cette amitié naissante entre son géniteur et le rimeur conduisit le père à essayer de taquiner lui aussi l’alexandrin. Claro donne l’impression que par ce biais, il pourra retrouver sa mère et son père. Qui mieux donc que les poètes maudits pour redécouvrir les vraies filiations familiales. En effet quelques souvenirs d’une enfance passée en banlieue parisienne remontent à la surface à l’occasion de la destruction de certaines tours pour rendre ces quartiers périphériques plus humains, histoire de comprendre la naissance de sa vocation d’écrivain. Et, c’est là que la machine écrire, récupérée chez son père à treize-ans devient l’objet du désir jusqu’à lui donner des insomnies. Le clavier des lettres devient des touches de piano pour composer des partitions narratives et lyriques, le faisant entrer dans les cercles très fermés des écrivains talentueux. Au bout de ce voyage haletant entre mémoire et lieux fondateurs, le lecteur peut reprendre son souffle, avec cette envie de se plonger sans attendre dans les autres livres de Claro.

                                                                       Slimane Ait sidhoum.

Claro, Des milliers de ronds dans l’eau, Actes-sud, 2025.   

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