Le dimanche 12 novembre dernier, un reportage dans l’émission « Zone interdite », caméra et témoignages à l’appui, révélait au grand public l’état scandaleux de bon nombre de lycées franciliens.
Face à l’état des établissements en Île-de-France, le vice-président actuel en charge des lycées, devant la caméra, s’est montré bien moins éloquent qu’à la séance plénière de septembre dernier du Conseil régional au cours de laquelle il s’était livré à une séance d’autosatisfaction particulièrement édifiante. Cette fois-ci, pour se justifier, le vice-président a péniblement tenté d’expliquer que la situation d’aujourd’hui était due à … la majorité de gauche précédente.
Ce à quoi le journaliste s’est permis de lui poser la question fatale et de bon sens : « Pourquoi n’avoir rien fait ? Vous aviez huit ans pour le faire ».

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La réalité c’est qu’aujourd’hui Madame Pécresse et son exécutif régional sont face à leur bilan et l’argument qui consiste à pointer du doigt leurs prédécesseurs pour se défausser de leur propre responsabilité ne trompe plus personne.
Mais, quitte à persister dans cette échappatoire, la droite régionale pourrait pousser jusqu’au bout cette remontée dans le temps.
Madame Pécresse pourrait ainsi rappeler qu’à l’arrivée de la gauche à la Région en 1998 après 22 ans de gestion de ses amis élu.e.s du RPR de l’époque, les marchés publics des lycées avaient dû être internalisés pour rétablir la transparence autant que la légalité des attributions de ces marchés.
Elle pourrait également rappeler que c’est sous la gauche que la direction des lycées a été créée avec plus de 200 postes, que c’est la gauche qui a instauré la gratuité des manuels scolaires ainsi que celle de l’équipement en matériel bureautique pour les lycéens, que c’est la gauche toujours qui a la première participé à la demi-pension et qui a mis en place la carte Imagin’R.
Cela fait 8 ans, 96 mois, 416 semaines, 2920 jours que le décalage entre les campagnes d’autoglorification de Madame Pécresse se fracassent chaque jour un peu plus sur une réalité qui ne cesse de se dégrader au sein des établissements franciliens comme par exemple dans les lycées Simone Signoret de Vaux-le-Pénil en Seine-et-Marne, de Voillaume d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis ou encore celui de Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles dans le Val d’Oise.

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C’est pourquoi, nous, élu.es régionaux, nous demandons à Madame PÉCRESSE de mettre les moyens financiers tant en investissement qu’en fonctionnement à hauteur des besoins des équipes éducatives.
Il est grand temps que l’exécutif régional cesse de faire des économies en matière d’éducation, que la lutte contre le harcèlement scolaire soit une réelle politique volontariste, que les élu.es de la majorité siègent enfin dans les conseils d’administration pour faire remontrer les problématiques de terrain, que les travaux dans les lycées soient anticipés et menés dans des conditions qui ne nuisent pas au bon déroulement des enseignements, que tous les établissements soient accessibles aux personnes à mobilité réduite, que les partenaires de la communauté éducative -parents, enseignants, chef.fes d’établissements- soient écoutés et respectés, que la Région interpelle l’État sur les conditions de travail des enseignants et qu’elle s’oppose aux suppressions de postes comme celles encore prévues par le gouvernement dans les lycées professionnels sur le budget 2024, et que l’argent public des francilien.nes soit d’abord et avant tout investi dans les lycées publics.
Nos lycées, nos lycéen.nes, la communauté éducative francilienne méritent bien mieux que de grandes déclarations sans lendemain : il en va de la réussite de notre jeunesse et de son avenir.
Les élu.es du groupe Socialiste, Écologiste et Radical de la Région Île-de-France :
AZZAZ Nadège, BERESSI Isabelle, COSSE Emmanuelle, De COMARMOND Hélène, DELACROIX Adrien, DES GAYETS Maxime, DIOP Dieynaba, GERMAIN Jean-Marc, GUEDJ Jérôme, HUBERT Florent, KIENZLEN Jonathan, LAURENT Hadrien, LE MEUR Stéphanie, MIGUEL Paul, OGBI Fatima, PULVAR Audrey, SECK Aïssata, TEMAL Rachid, TRIGANCE Yannick.