« On meurt seul, mais on vit avec les autres – nous sommes à l’image qu’ils se font de nous, là où nous sommes aussi ». Cette pensée philosophique de Malraux semble bien s’appliquer à l’histoire de vagabondage ventrale et politique de Zacharie Myboto.
Zacharie Myboto, ancien secrétaire administratif du Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancien doyen des membres du gouvernement (23 ans sans discontinuité), ancien beau père éphémère d’Omar Bongo Ondimba, ancien « Assumeur » au moment où il quittait la maison PDG avec tous les biens matériels et financiers extraits dit-on des nombreux « éléphants blancs » des départements ministériels de la Communication et des Travaux publics, sans compter l’exceptionnelle générosité des audiences avec le père de la Rénovation.
Après avoir assumé le 30 avril 2005 ( à la création de l’UGDD, son défunt parti ) tous les malheurs causés aux communicateurs et aux usagers de la route par sa mauvaise gouvernance, l’homme se retrouve aujourd’hui dans un autre rôle de bouffonnerie politique : porteur de valise de l’ancien grand « Riposteur » de la République, un certain André Mba Obame, nouveau porte flambeau du repli identitaire au Gabon, le vrai patron en chef de l’Union des anciens pédégistes.
En créant le 30 avril 2005, ce que l’on devrait désormais appeler « défunte UGDD », Zacharie Myboto avait placé son intervention sous le sceau de l’assomption à tous les niveaux de gestion des activités républicaines qui lui avaient été confiées pendant plus d’un quart de siècle aux côtés de feu président Omar Bongo Ondimba.
Concernant d’abord sa dizaine d’années (10ans) passés à la tête du Ministère de l’information, Lopez, ému en plein hôtel okoumé Palace, reconnut « qu’il regrettait de n’avoir pas pu réaliser l’objectif d’une couverture globale du territoire national en radiodiffusion et télévision », malgré les colossaux moyens financiers dégagés à cette époque.
Autrement c’est qui assume la responsabilité de cette RTG1 qu’on n’arrive pas à capter à Oyan (ville située à quelques 125 kilomètres de Libreville). Et que dire de Malinga, Mabanda, Onga et beaucoup d’autres localités coupées du Gabon par la seule volonté d’un Myboto qui avait, les années 80, illusionné les communicateurs avec un réseau satellitaire « EQUASAT » défaillant dès sa mise en œuvre. Comme pour dire que pour ZAC, l’essentiel, c’était d’avoir conclu le marché Equasat à son seul profit social. La preuve, juste après le lancement d’EQUASAT, ce fut le début du « mieux-être » , de l'enrichissement à la vitesse de la lumière, au détriment de la vraie couverture globale…
Incompétence tous azimuts…
Le 30 avril 2005, celui que les fans des années 80/90 appelaient « le Boa de Mounana », avait implicitement assumé la gestion catastrophique des fonds alloués à la construction de la « très célèbre maison de la radio » de 25 étages, conçue sous le modèle de la Voix de l’ex Zaïre.
Des travaux qui avaient bel et bien démarré à la fin des années 70, Myboto, après 11 ans passés à l’Information, n’avait pu laisser qu’un amas de béton sans plan réaliste.
Et sans attendre la livraison du bâtiment, l’Homme avait forcé la main à feu Omar Bongo pour acquérir un impressionnant lot de matériel de radio-télévision qui avait fini par se dégrader après un stockage artisanal sous la dalle de l’actuel méridien en construction à l’époque.
Egoïsme dévastateur du « Boa »
S’agissant de la gestion des ressources humaines, l’ancien originaire de Pana avait également assumé de n’avoir pas pu laisser à la communication des cadres de haut niveau.
Au cours de ses nombreux échanges informels avec des jeunes de Mounana durant la présidentielle de 2005, il avait été obligé par la jeunesse de Mbongou Badouma d’assumer que pendant plus de dix ans à l’Information, il regrette aujourd’hui de n’avoir privilégié que des recrutements de simples techniciennes de surface, caméramans et opérateurs de son de niveau et statuts quelconques pour le compte de la communauté « métiè ».
Ce qui fait que depuis la disparition du brillant producteur que fut Richard Moubouyi, plus de grande possibilité de nomination aux fonctions de conception pour tous les recrutés sous l’ère Myboto.
Au-delà du manque de vision et clairvoyance politiques, c’était plutôt l’égoïsme et le complexe qui caractérisaient l’ « Assumeur » des temps modernes.
Autre égoïsme, sur le plan politique. Lui Myboto assume maintenant le retard accusé par la communauté « métiè » dans la contribution de ses cadres à la restauration du multipartisme depuis mars 1990. C’est bien lui Myboto qui est reconnu par toute l’opinion nationale d’avoir régulièrement empêché tout originaire des bastions nzébi du Gabon de créer un parti ou une association à caractère politique.
Par tous les moyens, il s’imposait pour semer la terreur en inspirant des licenciements et autres limogeages abusifs en contradiction flagrante avec les compétences de ceux qui tentaient de rompre avec une certaine passivité politique.
L’assomption de cet égoïsme étroit et dangereux révèle toute l’instabilité de l’Homme au crépuscule d’une vie politique et administrative qui finalement ne reposait que sur la débonnaireté de feu Omar Bongo.
AMO demande à Zac d’expliquer aux gabonais la provenance d’importants dépôts financiers qu’il détiendrait dans les paradis fiscaux
Loin de faire le procès de leur « amitié », ces deux ennemis politiques d’hier qui se regardent en chiens de faïence, feignent aujourd’hui de s’accepter avec leurs caractéristiques divergentes développées séparément.
Parce qu’ils sont loin d’oublier des avanies les plus irrévérencieuses qu’ils se sont proférées à travers la guerre médiatique qui les a opposés dans la sphère politique avec la publication de « J’assume » et « Réponse à une imposture ».
Donc, la cohabitation aux relents hypocrites entre Myboto et Mba Obame est une sorte de « cheval de Troie » à l’avantage d’AMO qui, s’il arrivait à assouvir un jour sa soif outrée de devenir chef de l’Etat, il n’hésiterait pas à spolier Zac de sa fortune incommensurable puisée impunément dans des budgets alloués aux différents départements ministériels dont il avait la charge.
Mis en cause par Zacharie Myboto dans son ouvrage « J’assume », André Mba Obame vouait déjà Zac aux gémonies en lui demandant, à travers son livre intitulé « Réponse à une imposture » de dire la provenance de sa grande fortune.
En effet, voici ce qu’il dit : « Le ministre d’Etat Zacharie Myboto et les siens doivent aujourd’hui expliquer aux Gabonais comment ils ont fait pour se retrouver à la tête d’un patrimoine immobilier important notamment en France. Citons juste deux sociétés appartenant au dit patrimoine : la société civile immobilière Saphir 62, sise à Paris au capital de 1 982 459, 62 euros ; ou encore la société civile immobilière Perle 90, sise à Paris au capital de 2 330 945, 47 euros… Ainsi Monsieur Myboto, même s’il s’en défend, doit également dire la provenance d’importants dépôts financiers qu’il détiendrait dans des banques au Luxembourg et dans d’autres paradis fiscaux.
AMO de « riposteur » à exterminateur de Myboto
Et, c’est semble-t-il cette disparition du fils d’Ondimba qui le perturbe davantage et qui ne lui permet plus d’assumer conformément à sa sagesse, à son identité politique et peut être à son quotidien socio-économique.
L’on comprend maintenant pourquoi l’ « Assumeur », faute de « fournisseur » politique et financier et manquant d’assises culturelles, est devenu « Un porteur de valise » en service chez l’ancien grand « Riposteur » de la République, plus connu sous AMO. Une abréviation qui renferme toute une idéologie contraire aux intérêts républicains. Et pourtant ZAC, le sait, mais il n’a plus de choix.
Etranglé par sa propre ingratitude culturelle vis-à-vis de ses vieilles assisses parentales, ébranlé par les mauvaises mœurs politiques et la décadence financière, Zacharie Myboto est obligé, vraiment obligé d’assumer une nouvelle torture, une seconde humiliation de la part de son « ancien riposteur » et pourquoi pas son futur exterminateur qui a déjà préparé le cimetière politique de l’UGDD et de tout son patrimoine.
Qui vivra verra, et qui verra jugera !