Sur instructions ferme du Président Ali Bongo Ondimba les six présumés criminels ont été mis aux arrêts . Il s’agit du Commandant Calixte Bembeleni Rembendambya, le lieutenant Pamphile Moukagni, Alain Didace Nziengui, Benjamin Ndoutoume Ella, Rodrigue Ivoungou et le caporal-chef Nicaise Iwangou.
En attendant de connaître le ou les commanditaires, ils seront déférés devant le procureur ce vendredi. Récit des faits !
On en sait un peu plus sur ce qui s’est réellement passé dans l’assassinat, à Mouila, de l’adjudant-chef Marcel Mayombo. Tout part d’une randonnée de Mouila vers Ndendé du contingent de nouvelles recrues.
Une décision du commandant Calixte Bembeleni Rembendambya, patron du centre d’instruction militaire de Mouila, alias « Ndjamena, là où le corbeau ne boit pas de l’eau ».
Prévue du 11 au 13 décembre 2011, l’organisation de cette randonnée est confiée au lieutenant Pamphile Moukagni. Celui-ci va aussitôt convoquer une réunion afin de désigner les responsables et répartir les tâches.
Le 11 décembre 2011, le raid est lancé en pleine nuit. Tout le monde, ou presque, est de la partie : le commandant Bembeleni Rembendambya, les superviseurs, les bleus. On compte aussi, malgré ses réserves à cause de la météo, la présence du capitaine Ivala, médecin du centre.
A l’aube, la troupe parvient, toute épuisée, dans le village Nanga. Et là surprise : certains découvrent, parmi eux, la présence de l’adjudant-chef Marcel Mayombo alors qu’il n’a pas pris part à la réunion préparatoire et que son nom n’était pas mentionné sur la liste des participants.
Il va de soi que pour s’y incruster, il a forcément reçu un ordre de la part de ses supérieurs hiérarchiques. Lequel ? C’est ce que les magistrats essayeront d’élucider.
A Nanga, les recrues poursuivent leur formation à travers divers tests. Mais voilà que va survenir une autre surprise : certains examinateurs, pourtant venus à bord d’un véhicule de l’armée, vont retourner à Mouila à leurs propres frais.
Une décision qui porte la signature du commandant Bembeleni Rembendambya. C’est à ce moment que certaines recrues et encadreurs, dont l’adjudant-chef Marcel Mayombo, décident d’aller barboter dans la rivière du village.
Peu après, tout le monde sort de l’eau. Sauf l’adjudant-chef Marcel Mayombo qui manque à l’appel. Une absence qui soulève l’inquiétude du caporal chef Nicaise Iwangou.
Quelques heures plus tard, il fait part de son angoisse à l’adjudant- chef major Bekosse Moutsinga et au sergentchef Davy Gildas Magossou. C’est à l’indifférence générale que tout le monde quitte Nanga, à un peu plus de 18 heures, pour Ndendé. Sans l’adjudant-chef Marcel Mayombo et sans que quelqu’un n’ait daigné aller à sa recherche.
Le 13 décembre, la troupe arrive à Ndendé au petit matin. On fait l’appel des recrues mais personne ne cherche à avoir des nouvelles de l’adjudant-chef Marcel Mayombo. Et c’est à partir de là que les choses vont se précipiter.
Les véhicules chargés de venir chercher les troupes à Ndendé pour les ramener à Mouila sont en route pour Ndendé. L’un des chauffeurs, le sergent-chef Boussoungou, est arrêté à Nanga par un villageois qui lui remet le paquetage oublié par un militaire.
Une fois à Ndendé, le sergent- chef Boussoungou découvre alors que ledit paquetage appartient à l’adjudant- chef Marcel Mayombo, dont on n’a pourtant plus de nouvelles depuis la baignade à la rivière du village Nanga.
Et une fois de plus, personne ne s’en inquiète puisque le paquetage est peinardement confié à sa classe, l’adjudantchef Nguéboyi. Le 13 décembre au soir, tout le monde a regagné « Ndjamena », à l’exception de l’adjudant-chef Marcel Mayombo.
Au fait du retour de la troupe de Ndendé et n’ayant pas de nouvelles de son ami, la concubine de l’adjudant-chef Marcel Mayombo décide de saisir les autorités. Une recherche est immédiatement lancée au village Nanga.
En moins de cinq minutes, le corps de l’adjudant-chef Marcel Mayombo est retrouvé au bord de la rivière, portant plusieurs mutilations. Confiée au B2, l’enquête vient d’être définitivement bouclée.
Ce vendredi, les présumés auteurs seront déférés devant le parquet.
Quant à l’éventuel ou les éventuels commanditaires, quelques pistes, au regard du profil des mis en cause, peuvent facilement se dessiner. Pour une fois, les choses vont aller jusqu’au bout…