(Puisque nous sommes dans la caricature, eh bien continuons !)
Par Zina Safraoui, journaliste à Mégatarte.
Christian fait la bise à toutes les filles, fait l'amour à tout ce qui bouge. Il cherche à se rapprocher d'un trip authentique, tout en refusant de devenir addict.
S'appeler Christian conduit peut-être à se poser plus de questions que la moyenne sur l'aliénation. En tout cas, ce Christian-là s'en est posé très tôt. Et n'a pas fini : "Je me demande si on est dans une version authentique de la bof-attitude."
Cet étudiant de 22 ans revendique "un retour aux sources de l'information, une presse plus proche des gens, moins dans la caricature et l'intox."
Ses parents à lui sont chrétiens. Son père arrivé dans le Nord dans les années 80, est au chômage. Sa mère, fille de mineur polonais, ne jure que par Marine Le Pen.
Ils ont toujours pratiqué. Toussaint, messe de Minuit, agneau pascal. Mais n'ont jamais ouvert la Bible. "Ils ne m'ont jamais obligé à aller au catéchisme."
A l'adolescence, Christian commence à s'interroger. "J'étais dans une période de recherche. J'étais certain qu'il y avait une bof-attitude, mais pas forcément un Dieu des religions. J'ouvrais la Bible, la Torah, pour voir ce qu'ils disaient, et j'ai commencé à fumer des joints."
Au collège, il découvre internet. "Je tapais "délire" sur Google. Faites l'expérience, on tombe sur tout et n'importe quoi. Une des premières choses que j'ai regardée, ce sont les questions sur les filles. La façon de baiser, aussi. Ou des trucs du genre : Est-ce qu'on peut leur faire les trucs des pornos ? C'est l'âge des premiers émois."
A Haubourdin, on boit la bière comme de l'eau. "Toujours. Mais cela relève plus de la culture chti. On en met dans le biberon." Et cela ne déplait pas à Christian : "Moi je ne vois pas la nécessité de boire de l'eau. A quoi cela sert de se mettre dans des conditions qui vont te laisser sobre ?"
Avec ses amis, Christian parle souvent d'avoir eu des gosses avant la majorité. "On essaie de se rassurer." Etudiant à Lille en deuxième année de LEP, il ne cache pas spécialement son goût pour la Teuf : "Mes sorties sont souvent bien comprises. Mais c'est complexe, les médias, amènent les bofs à se sentir étranges. Mais quand on est convaincu de ce qu'on fait, il n'y a pas de raison de s'inquiéter du regard des autres."