Georges Ibrahim Abdallah : 12 045 jours de prison en France et toujours une injustice.
Une fois la faute expiée, personne ne peut plus être désigné « coupable pour toujours ».
De surcroit privé de parole, comme condamnation sans fin. »
Extrait du livre « Camarade Lune » de Barbara Balzerani.
33 ans de prison sonne comme un âge « christique » pour Georges Ibrahim Abdallah.
Le titre de ce texte utilise volontairement une expression qui ne saurait donner place à la moindre interprétation religieuse, mais consiste simplement en une expression biblique passée dans le langage courant comme la fin d’un temps accompli.
« Miracle de la nativité » : Georges Ibrahim Abdallah a reçu récemment le soutien de deux parlementaires français : Loïc Prud’homme, député de La France Insoumise, et Marie Pierre Vieu, députée communiste européennes. Des soutiens bienvenus qui relèvent du « miracle » après 33 ans de détention.
Pour Loïc Prud’homme :
« Georges Ibrahim Abdallah a effectué plus de deux fois sa peine de sûreté et a donc purgé sa peine. L’acharnement du Parquet à son endroit et notamment à l’issue de l’avis favorable de libération conditionnelle pose la question du respect d’une décision judiciaire. Parce que l’acharnement à son égard pour le maintenir en détention n’est pas acceptable, parce que notre pays devrait être exemplaire sur le respect de la dignité humaine, je m’associe aux nombreux soutiens de Georges Ibrahim Abdallah pour demander sa libération au plus vite. » Lettre avec l’en tête de l’assemblée nationale en date du 20 octobre 2017 a été lue devant la prison le samedi 21 Octobre 2017 lors de la manifestation et envoyée à Georges Abdallah le lendemain.
Marie Pierre Vieu (plus fort et plus haut) à la prison de Lannemezan : Georges Ibrahim Abdallah « Un homme debout » écrit cette dernière dans son communiqué de presse.
Sollicitée par le collectif pour la libération de Georges, Marie-Pierre Vieu, députée européenne PCF, s'est, elle, rendue en personne, le 28 décembre 2017, à la prison de Lannemezan accompagnée de Daniel Larregola membre du collectif 65 pour s’entretenir avec le plus vieux prisonnier politique d’Europe « militant révolutionnaire, communiste libanais ».
Dans une interview à la « Dépêche du Midi » en date du 28 janvier 2017, elle salue le comportement du personnage : « J’ai trouvé un homme « debout », soulignant « son engagement de militant révolutionnaire, de communiste libanais ». « Il a peu parlé de lui, surtout des autres », a-t-elle précisé.
Evoquant la situation du prisonnier « Libérable depuis 1999, alors que toutes ses demandes ont été rejetées depuis », elle a relevé que «de l’avis de l’ensemble des acteurs du dossier, il est l’objet d’un régime d’exception suspendu à un arbitrage politique au mépris des décisions de justice. Il est temps que cela cesse ! Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré et pouvoir retrouver sa famille et vivre en sécurité. »
Elle a mis l'accent sur « l’importance pour la France, son Président et le gouvernement d’agir : il n’en va pas d’une question de clémence mais de justice, a-t-elle fait valoir.
« Ne lâchons rien sur Abdallah, ne lâchons rien sur les droits de l’homme et les libertés, a-t-elle conclu, remerciant « le personnel du centre pénitentiaire de Lannemezan et son directeur pour leur accueil et leur bienveillance. »
La question qui se pose est de savoir si ces deux actions vont-elles susciter d'autres vocations, encourager d’autres députés, des écrivains, des artistes et des associations des droits de l’homme à emprunter le même « chemin de Damas » ?
L’ensemble des collectifs de soutien ont pris contact dans les années passées avec des députés, des artistes, des écrivains des associations des droits de l’homme pour déclencher une action publique (pétition, visite, etc.) pour exiger sa libération qui n’ont rien donné.
Cette année, avec le 33 IIème colis de Noel, une femme, une homme (la parité ) se sont manifestés pour dénoncer ce déni de justice. : « Il faut un début à tout », soutient un camarade du collectif.
Certes, mais c'est tout de même long car cela fait tout de même 12 045 jours de prison sans compter les années bissextiles.
Pour ce début d’année 2018 souhaitons que d’autres « justes » prennent le chemin de l’exigence de sa libération.
Gilbert Hanna 06 78 59 23 50