Prison, 27 ans, 17 ans et 30 ans, à perpétuité et après ?
A la mort de Nelson Mandela, un monde est parti avec lui, enterré, dans le cimetière de son village natal. Ce jour-là, les «crocodiles» ont versé des larmes et des soupirs hypocrites. Ils étaient tous là, ceux qui ont soutenu le régime raciste de l’apartheid sauf L’Israël qui a prétexté des « raisons financières ». Pourquoi personne n’a –t-il énuméré les Etats qui ont soutenu en son temps cet Etat d’Apartheid ?
Pourquoi personne n’a-t-il noté la collaboration des services secrets israéliens dans la répression directe des révolutionnaires ? Comment se fait-il que personne n’ait signalé l’aide de Cuba à la lutte contre l’Apartheid ? les médias ont préféré retenir le flirt d’Obama avec la première Ministre du Danemark.
Masquée par cette hypocrisie médiatique, des larmes réelles étaient versées par ceux et celles qui avaient le «cœur gros» d’avoir perdu un militant de la liberté des peuples et des opprimés. Qui a brisé, y compris par la violence les chaines de l’oppression coloniale et raciste et mis à bas le régime de l’apartheid le plus honni du monde.
A l’occasion cette cérémonie, aucune information sur l’Afrique du Sud n’a rappelé la longue marche de cette lutte, ni célébré la mémoire de tous ceux qui sont tombés, comme notre Camarade Steve Biko, l’homme de la conscience noire, pour que la «communauté internationale» daigne se pencher sur cette « sale » situation coloniale.
Ce jour -là méritait une «ola» populaire et gigantesque comme un tsunami pour réveiller le monde ! Tous debout pour mettre en harmonie les idées de Nelson Mandela dans ce monde de barbarie et d’apartheid et libérer les prisonniers politiques dans le monde.
Mais l’histoire n’est pas aussi mécanique qu’on le voudrait. Hélas !
Lorsqu’en 1990, Nelson Mandela a été libéré, après 27 ans et demi de séquestration par le régime raciste d’Afrique du Sud, nous pensions que la «civilisation nouvelle» allait montrer son désir de mettre fin à la barbarie des régimes qui maintiennent les militants dans un état de privation de liberté extrême. Nous pensions qu’un cycle de barbarie d’Etat venait de se refermer, espoir confirmé par la libération du Mandela marocain, Abraham Serfaty qui a purgé 17 ans de prison dans les geôles d’Hassan II à Tazmamart.
Les «emblèmes» de notre lutte étaient libres, nous allions vers plus de justice, plus d’humanisme et moins de souffrances ?
Dans les années de notre jeunesse nous avons cru que 27 ans de prison était le nombre d’années d’emprisonnement indépassable.
Les monstruosités de l’ancien monde allaient être jetées aux ordures. La civilisation allait mettre dans les poubelles de l’histoire ces idées nauséabondes du racisme, du colonialisme, du fascisme et de la vengeance d’Etat.
Mais non ! La barbarie est toujours là, avec plus de victimes, d’assassinats « ciblés », et plus de prisonniers politiques qui ont largement dépassé l’ignoble record de Mandela. Comme si la peine de mort avait été remplacée par une peine sans fin de tortures morales, physiques et psychologiques.
Comment définir des régimes qualifiés de démocraties, respectueuses des « droits de l’homme » qui accusent les autres de barbarie, lorsque des prisonniers politiques vont y dépasser la trentaine d’années de détention (Georges Ibrahim Abdallah en France) ou d’autres les ont dépassées (Mumia Abu Jamal 31 ans Etats Unis), largement dépassée (Leonard Pelletier 37 ans Etats Unis). Comment accepter qu’Israël ait condamné à vie 474 Palestiniens (Le doyen des prisonniers, Karim Younis, est derrière les barreaux depuis plus de 31 ans, Marouane Barghouti purge depuis 2002 cinq peines de prison à perpétuité…). Et pratique la détention administrative qui autorise l’emprisonnement sans jugement, sans preuve, sans avocat et renouvelable à l’infini. Et tous les prisonniers (femmes et enfants) palestiniens entassés arbitrairement dans les geôles israéliennes -près de 4 800 détenus dont environ 300 en détention administrative.
La barbarie comme le colonialisme sont de retour pour, soi-disant nous protéger des barbares (Irak, Lybie, Syrie etc.) Ou pour prétendument sauver les populations (Cote d’Ivoire, Mali, Centrafrique) qu’on fera rentrer de force dans Notre Histoire.
Gilbert Hanna clé des ondes 90.10 contact Facebook et hannagilbert.overblog.com