Je me rappelle d'un de mes devoirs à rendre à distance lorsque je préparais mon concours de rédacteur à la Banque de France au CNED, dont la note de synthèse: le livre numérique. Un large dossier documentaire ou d'ailleurs la position de mon correcteur, un maître de conférence universitaire m'avait expliqué que le livre numérique était dangereux sans toutefois m'en dire plus.
Entre temps, je me suis vu voir apparaître la nécessité de revenir à rédiger des textes, jusqu'à les structurer, les mettre en page pour un jour les présenter à un éditeur.
Par exemple, mon premier livre autobiographique: Mémoires Aspergiennes était ma toute première création. Mais au fur et à mesure de ma relecture, outre de nombreux problèmes de syntaxe et de redondance de vocabulaire , je me suis rendu compte après relecture que c'était d'une pauvreté littéraire si déconcertante que je n'ai jamais oser l'envoyer à un seul éditeur. Alors que pourtant, un public désireux de connaître plus en détail les parcours de vie des autistes existait, d'autant plus que très peu de publications françaises publiés par des citoyens existent.
Je ne connais que les livres de Josef Shovannec, celui d'Anne Clerc Damaggio aux éditions Anne Carrière, celui de Romain Briefaud et d'un autre auteur dont je n'ai même pas lu l'ouvrage . Cela fait donc en tout cinqs auteurs, ce qui est un bon début mais qui demeure insuffisant si on est en quête de connaissances plus singulières et moins consensuelles.
Je suis ensuite passé en marge de mes nouvelles responsabilités à d'autres initiatives à tel point que je les ai toutes rassembler dans un dossier spécial e-book.
Ma deuxième création as été moins ambitieuse mais plus originale: un roman épistolaire dont la trame de fond se déroulait du troisième millénaire jusqu'à peu près en juin 2006. Je m'inspirais en effet de romans épistolaires connus notamment l'enfant d'hiroschima tout en gardant un souci de réalisme et de cohérence d'époque. Près de 210 pages plus tard, je me suis arrêté d'aller plus loin trouvant aussi nul ce que j'avais écrit.
Ma dernière création était porté sur mes déboires sentimentales . Et soixante pages m'ont convaincu de la médiocrité de cette ébauche
Par curiosité, je viens de prendre connaissance de mes carnets que j'achetais en librairie pour écrire et une chose me frappe: sur papier par rapport à mes fichiers informatiques; davantage d'inspiration et de profondeur lexicale ressortent même si c'est plutôt centré sur les considérations du quotidien et de ce que je lisais dans les journaux.
Je ne devrais pas oublier que j'ai appris l'écriture à l'ancienne via la méthode syllabique et que même si du fait de ma dyspraxie, mon poignet droit me fait mal lorsque j'écris et que ma calligraphie n'est pas régulière, il y'a plus de saveur dedans que dans mes textes écrit au traitement de texte.
Le traitement de texte alliénerait il ma capacité à créer un imaginaire littéraire riche?
Outre le fait de créer une dépendance cognitive et visuelle à un outil en plus d'une certaine sédentarisation , je sais que pour pouvoir retranscrire un imaginaire littéraire riche il faut avoir la capacité de l'alimenter et aussi d'avoir suffisament de temps pour pouvoir le faire.
Me savoir alliéné à une machine pour une production qui pourrait se limiter à l'écrit papier c'est fâcheux. Cela l'es encore plus quand je sais la perte de cognition et le surcroît de mobilisation rétinien et donc de fatiguabilité que génère plus d'une page écrite sur word.
Alors j'ai fais un choix radical: je vais opter pour l'écriture manuscrite . C'est plus vital à mes yeux que de gâcher la santé de ma rétine quand je sais de toute façon travailler cinq journées hebdomadaires pour certes le service public sur deux écrans d'ordinateur.