Maria Menchikova a été condamnée par contumace à 7 ans de prison ferme et à 4 ans d’interdiction d’administrer des réseaux internet. Le motif de cette condamnation se trouve être deux messages publiés sur le réseau social russe Vkontakte et dans le journal en ligne DOXA, dont Maria est l’administratrice. Dans ces publications, DOXA a incité ses lecteurs à écrire des lettres aux militants biélorusses emprisonnés pour avoir saboté les rails de trains conduisant des hommes au front et aux prisonniers condamnés pour avoir mis le feu à des centres de recrutement militaire en Russie. Aujourd’hui, Maria habite en Allemagne où elle rédige une thèse en histoire des sciences soviétiques.
Maria, diplômée de l’université d’État Lomonossov de Moscou, participe aux campagnes pour la libération d’Azat depuis février 2019 : elle a collecté des signatures sur des pétitions ; avec DOXA elle a organisé des événements de soutien à Azat ; elle s’est rendue aux audiences d’Azat en justice ; elle a fait des actions de rue pour Azat à Moscou ; elle a couvert le concert du groupe Arkadi Kots à Paris, organisé par l’Association Solidarité FreeAzat. En 2022 elle a participé aux journée d’Azat Miftakhov organisées par les mathématiciens du comité Azat Miftakhov, et en 2023 elle est intervenue lors du rassemblement pour la libération d’Azat organisé par l’association Solidarité FreeAzat devant l’ambassade de Russie et rassemblant 200 personnes. Aujourd’hui Maria continue à participer aux campagnes et elle est en train de monter la filiale de l’association Solidarité FreeAzat en Allemagne.

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Maria a été condamnée au chef du même article qu’Azat : apologie du terrorisme. A la différence d’Azat, Maria est hors de portée de la machine répressive russe. Les pressions sur Maria sont une pression sur le journal anti-guerre et anti-fasciste DOXA, qui publie régulièrement sur la répression que subit Azat et qui lui apporte un soutien actif. Ce sont des pressions sur les ennemis de la dictature et de l’impérialisme, sur ceux qui n’ont pas peur de s’exprimer contre la privation de liberté, l’injustice et l’inégalité. Nous considérons les poursuites contre Maria comme une pression sur l’association Solidarité FreeAzat, qui soutient tous les militants poursuivis pour avoir lutté pour la liberté des peuples. Ce n’est pas la première fois que les forces de sécurité russes essaient d’effrayer des membres de notre association, dont l’activité, visiblement, dérange les autorités.
L’association ne peut pas ne pas remarquer que Maria est condamnée pour avoir appelé à écrire des lettres aux prisonniers politiques, qui avaient osé s’opposer à la guerre en Ukraine : le procureur et le tribunal ont qualifié cela d’apologie du terrorisme. Les tentatives du régime russe de criminaliser l’envoi de lettres aux prisonniers politiques ne peuvent pas ne pas inquiéter, et nous ne pouvons qu’espérer que ce jugement inique ne deviendra pas une règle. Cette année l’association a mené la campagne des 1001 lettres : plus de mille personnes du monde entier ont envoyé des mots chaleureux de soutien à Azat, qui est en détention arbitraire depuis plus de 6 ans.
L’association Solidarité FreeAzat condamne le jugement de Maria Menchikova. Nous assurons Maria de toute notre protection et nous appelons à poursuivre les campagnes de soutien pour Azat Miftakhov et à exiger sa libération et la libération de tous les prisonniers politiques.