- Emission Comme un bruit qui court (France Inter) du 2 juin 2018, à écouter sur https://www.franceinter.fr/emissions/le-focus-de-la-semaine/le-focus-de-la-semaine-02-juin-2018.
Grève de la faim et occupation des bureaux de la direction, le personnel du centre hospitalier du Rouvray enchaîne les actions pour faire entendre ce mot d'ordre contre l'austérité : des postes supplémentaires pour soigner les patients, dignement et humainement.
Voilà deux mois que les personnels du 3ème Hôpital psychiatrique de France sont en grève pour dénoncer un sous-effectif chronique (souvent 1 soignant pour plus d'une vingtaine de patients) et une surpopulation qui rendent leur travail non seulement dangereux mais surtout indigne, alors même qu’Agnès Buzyn annonçait encore 960 millions d'euros d’économies sur le budget de la Santé en 2018.
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- “Les autorités sont plus dans le dénigrement que dans la compassion.” , Society Magazine, le 02/06/18 : entretien avec Marc-Aurélien Ducourtil, gréviste de la faim à l'HP du Rouvray
“Anne, Jean-Yves, Thomas, Manos, Bruno, Marc-Alexandre et moi.” Lui, c’est Marc-Aurélien Ducourtil, aide-soignant au centre psychiatrique de Saint-Étienne-du-Rouvray. Cet homme de 34 ans fait partie des quatre employés qui mène une grève de la faim dans la banlieue de Rouen il y a onze jours, après une grève classique entamée le 22 mars et avant d’être rejoints dans leur action par trois collègues. Aujourd’hui, ces sept-là sont tous dans le même bateau : celui de ceux qui ont accepté de mettre en danger leur santé en espérant que le gouvernement finisse par les entendre. Car au centre psychiatrique du Rouvray, qui compte aujourd'hui 1 900 employés, les conditions de travail ont largement dépassé le stade de l’indécence. Les octogénaires hébergés dans des placards et les adolescents violés par d’autres patients majeurs sont là pour le prouver. Entre autres.