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Monsieur Le Maire ou Madame La Maire
Vous le savez sûrement, depuis le 22 mai, sept salariés de l'Hôpital Psychiatrique de Sotteville les Rouen sont en grève de la faim, avec le soutien de CGT, SUD, CFDT et CFTC. Trente huit psychiatres de l'établissement ont envoyé une lettre de soutien à l'Agence Régionale de Santé.
Les grévistes de la faim dénoncent la sur-occupation des lits, avec "des patients qui dorment parfois sur des lits de camp installés dans les bureaux, les salons de visite ou encore sur des chaises (…) des patients mineurs en danger, lorsqu'ils sont accueillis en service adulte" faute de place. Ils réclament la création de 52 postes, d'un service pour adolescent…
Face à l'absence de dialogue de la part de l'ARS et du ministère, les salariés de l'HP occupent les locaux de l'Administration. Ils reçoivent le soutien de plus en plus large de citoyens, d'élus, de syndicalistes… choqués de voir des hospitaliers devoir mettre leur vie en danger pour protéger le service public de la psychiatrie et au-delà le droit à la santé.
Si aujourd'hui nous nous adressons à vous, c'est pour demander votre solidarité. Et notamment que cette solidarité s'exprime sous la forme d'une banderole tendue devant votre Mairie en soutien à la grève de l'Hôpital Psychiatrique.
Pourquoi s'adresser à vous? Bien sûr parce que nous voulons croire que vous êtes solidaire du service public de la psychiatrie, dernier recours des personnes les plus faibles et les plus fragiles de notre société.
Mais deux autres raisons nous poussent à vous adresser à vous. La première, elle a été résumée lors de l'intervention émouvante et solidaire d'une mère d'un patient hospitalisé à l'Hôpital Psychiatrique. En cas de danger imminent pour la santé des personnes, en tant que Maire, c'est vous qui signez une mesure provisoire d'hospitalisation d'office. Vous devez donc être particulièrement concerné par la situation insupportable dans laquelle se trouve l'Hôpital Psychiatrique vers lequel vous envoyez les citoyens de votre commune.
La deuxième raison touche au fait que dans chaque commune existe, avec le secteur psychiatrique, un dispositif de soins hors hôpital, hôpitaux de jour ou centres médico-psychologiques. Ces centres au plus près des personnes qui souffrent, dans votre commune donc, permettent de prendre en charge rapidement les patients, d'éviter le passage à l'acte, la chronicisation, et au final d’éviter des hospitalisations toujours éprouvantes. Mais ces structures, là aussi faute de moyens, remplissent de moins en moins bien leurs missions. Les délais de prise en charge s'allongent insupportablement pour ceux qui souffrent psychiquement.
Pour toutes ces raisons, je vous demande monsieur Le Maire, madame La Maire de marquer votre solidarité au fronton de votre Mairie.