Après le passage de la tempête Xynthia en Vendée et en Charente-Maritime on panse les plaies. Depuis toujours les phénomènes naturels puissants ont placé les hommes dans des situations de victimes impuissantes face à ces forces phénoménales qui les dépassent.
Etrangement, l’économie nous est présentée comme l’une de ces forces.
Mais l’économie est-elle un phénomène naturel comme peuvent l’être le vent, la pluie, les cyclones ? Il me semble pourtant que ce n’est pas la nature qui a créé l’économie mais l’homme. Cependant, on présente bien cette économie comme l’un de ces phénomènes créés par la nature et contre lesquels on ne peut que se résoudre qu’à subir ses lois et ses colères.
Autre chose tout aussi incroyable, ce qui a fait que l’être humain est ce qu’il est au sein de notre planète, c’est qu’il a toujours essayé de combattre la nature lorsque celle-ci lui est hostile. Face aux intempéries, l’homme a construit des habitations, pour se protéger du froid il a inventé des vêtements, pour combattre les maladies il a inventé et développé la médecine. Bref, il a passé des millénaires à rectifier ce qui lui était néfaste.
En est-il de même pour l’économie ? Il semble bien que non. Ce phénomène « naturel » si dévastateur qui a fait, fait et sans doute fera plus de victimes qu’ont pu faire toutes les tempêtes de l’histoire on le subit, on l’accepte et pire on le cultive. Face à elle, l’homme a perdu ce qui faisait son humanité. Au lieu de combattre, de rectifier ce qui est si néfaste, il s’y soumet au nom d’on ne sait quelle raison.
La réponse est peut-être que cette économie est non pas naturelle mais surnaturelle pour celui qui l’a créée: l’homme. La théorie économique d’Adam Smith, père du libéralisme, ne parle-t-elle pas de « main invisible » qui régulerait d’elle-même l’économie ? Dans cette optique l’on touche effectivement au surnaturel voire au divin. L’économie est gérée par un Dieu et donc de ce fait est bien d’essence naturelle et l’homme ne pourrait que subir ses caprices.
L’homme acceptera-t-il un jour de se réapproprier ce qu’il a en fait créé de toutes pièces et cessera-t-il d’être au service et esclave de cette économie pour en faire un instrument qui sera enfin à son service et non l’inverse ?