La devise de notre République se résume en trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité.
Trois « simples » mots mais qui en fait sont porteurs de tant de significations. Au fait, qu’est-ce qu’une devise ? : « Courte formule exprimant un sentiment, une pensée, une attitude, un mot d'ordre résumant une règle de conduite ou un idéal. »
Sentiment, pensée, attitude, règle de conduite, idéal : ces termes sont liés à l’esprit, à la manière d’être pour aller vers un idéal.
Or, être idéaliste de nos jours est devenu du domaine du péjoratif, du passéisme. Il n’est plus question de cela à notre époque mais plutôt d’être concret ; réaliste, matérialiste. La valeur mais aussi les valeurs sont des valeurs comptables, quantifiables qui doivent être de surcroît en constante progression et cela quoiqu’il en coûte. Le pourcentage est devenu le maître mot.
Revenons à notre Devise. J’aime la regarder en sens inverse.
« Fraternité » Union fraternelle entre les hommes, sentiment de solidarité qui les unit. Et oui, la solidarité et, qui plus est, une solidarité au sens fort du terme, celle qui unit les personnes d’une même famille. C’est le ciment qui permet à une société évoluée de progresser dans l’unité et sans exclure qui que ce soit. Tendre la main pour aider l’autre ou la tendre pour se faire aider ou tout simplement pour faire route ensemble.
« Egalité » Principe selon lequel tous les hommes, possédant une égale dignité, doivent être traités de manière égale. Pas d’exclusion ni de favoritisme cela aussi fait avancer toute une société d’un pas égal c'est-à-dire en veillant à ce que personne ne soit laissé sur le bord de la route.
« Liberté » La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Là aussi c’est le respect de soi-même, de sa liberté dans le respect de l’autre qui a aussi sa propre liberté. C’est un échange, une prise en compte de soi mais aussi des autres.
Ces trois mots nous ont été légués comme peut être légué un trésor car les mettre en réelle application cela signifierait tendre vers une société, un mode de vie réellement humain.
Evidemment, ces quelques lignes feront rire beaucoup de gens : « Encore un idéaliste ! ».
Pour d’autres cela sera encore plus terrible car ces notions abstraites ne sont rien par rapport au concret qui conduit leur vie. Ils souriront tout au plus car pour eux seuls comptent les biens matériels dont ils disposent et dont le seul but dans leur vie est de les faire croître car la seule valeur qu’ils apportent est celle qui est chiffrée sur leurs comptes en banque et dans leurs actifs. Que sont ces trois mots par rapport à ces milliers, ces millions, ces milliards d’euros qui déterminent dans notre société la place de chacun ?
Cependant, oublier ces mots voire les mépriser c’est s’exposer à plus ou moins long terme au retour des vieux démons qui sommeillent dans chaque être humain. Les mépriser, c’est distendre, casser les liens qui pourraient nous unir. Chaque individu agirait en faveur de ce qui lui importe et seulement ce qui lui importe. C’est le retour au « chacun pour soi » qui a pour conséquence les luttes qui ne cessent de traverser notre histoire.
Seulement, il y a une immense nouveauté par rapport au passé: nous sommes désormais capables de détruire notre espèce et notre planète.