Commençons par la définition du mot « héritage » trouvée sur Internet sur le site du dictionnaire Larousse.
Héritage (de hériter) : 1) Bien(s) acquis ou transmis par voie de succession : Il a laissé à ses enfants un héritage important. 2) Ce qu'on tient de prédécesseurs, de générations antérieures, sur le plan du caractère, de l'idéologie, etc. : Un riche héritage culturel. 3) Ce qui est laissé par les prédécesseurs et qui est pénible à assumer : Le lourd héritage du gouvernement précédent.
Beaucoup de personnes en regardant d’autres qui sont héritières de fortunes, les envient car cela permet à ces héritiers de vivre bien autrement. Ces personnes qui s’intéressent aux héritiers pensent qu’elles-mêmes n’ont pas eu la chance d’hériter.
Mais ce raisonnement est faux car nous sommes tous des héritiers.
Le premier héritage que nous possédons tous concerne non pas la première définition du dictionnaire, donc celle qui est le sens premier du mot, mais la définition numéro deux qui est donc un sens particulier de ce mot.
Bien que nous nous croyons indépendants, libre de penser, notre héritage influe fortement sur ce que nous sommes et sur nos choix. Selon notre éducation, l’histoire de notre famille qui influe fortement sur notre histoire, nous nous construisons. Cette construction est le fruit d’un héritage dont nous n’avons pas conscience. C’est l’héritage que je qualifierai « d’immatériel ».
En ce qui concerne le sens premier du mot, l’héritage « matériel », lui aussi influera sur notre histoire mais comme il est visible nous l’appréhendons mieux, nous sommes davantage conscient de sa nature.
Mais dans un cas comme dans l’autre, la vraie question est de savoir ce que nous faisons de cet héritage.
Tout héritier, nous le sommes donc tous, a deux façons de cultiver cet héritage. Le faire fructifier, l’améliorer ou le dilapider sans vergogne.
Notre génération semble avoir choisi la seconde voie.
Tout les héritages laissés par nos prédécesseurs nous le laissons filer, nous le laissons disparaître au nom de choses diverses et variées mais le résultat est là, indéniable, nous sommes des enfants gâtés qui profitons d’héritages et le dilapidons sans vergogne.
Pourquoi ?
Le problème premier de l’héritier, c’est qu’il touche un héritage pour lequel il n’a jamais fait quoi que ce soit. Il trouve normal d’hériter comme un membre de la famille Grimaldi de Monaco trouve normal d’hériter de la principauté avec tout ce qui l’accompagne.
Pourquoi je parle de cette famille ? Une grande partie de gens s’intéresse à ce genre de famille par le biais de magazines, on entend parfois à la radio des nouvelles de cette famille, on voit parfois à la télévision des reportages sur cette famille. Ce n’est d’ailleurs pas la seule qui a hérité de biens et fortunes considérables dans le monde, les gens s’intéressent aussi aux autres héritiers. Ils les envient, parfois les admirent.
Mais ils oublient qu’eux aussi ont hérité. Evidemment cela leur paraît bien mince par rapport à ce qu’ils lisent ou ce qu’ils voient.
Malheureusement, nous sommes dans une société matérialiste et ce qui relève de l’immatériel ne nous intéresse pas. Alors, nous oublions, nous dilapidons, nous préfèrerions avoir eu un héritage bien matériel afin de jouir sans entrave dans notre société, avoir une place enviée par tous.
Les luttes pour améliorer la vie, pour défendre le pays contre l’envahisseur, les prédécesseurs qui ont souffert, sont parfois morts pour elles, nous les avons oubliées. Bien entendu, s’ils nous avaient laissé un héritage matériel nous prendrions conscience bien plus aisément de ce qu’ils nous ont laissé.
Ce qui va se passer si nous ne prenons pas conscience que nous sommes en train de dilapider cet héritage immatériel ?
Que nous le dilapidions, après tout c’est notre problème, nous pensons en avoir le droit. Non, ce qui va se passer c’est ce qui se passe lorsqu’un héritier a fini de tout dilapider son héritage, ses enfants se retrouveront sans rien. Ils auront des conditions de vie médiocres et seront obligés de les subir et un jour peut-être de se battre pour retrouver ce que l’on avait dilapidé avant eux.
Nous, les héritiers, allons-nous nous comporter comme des enfants gâtés et laisser nos descendants dans le besoin ou allons-nous enfin mériter notre héritage ?