Oublier l’Histoire, c’est se condamner à revivre les mêmes moments que nos prédécesseurs ont déjà vécu. C’est risquer de perpétrer encore et encore les mêmes erreurs mais c’est aussi oublier de se servir de toutes ces expériences afin d’avancer vers le Progrès. Il ne faut pas regarder sans arrête en arrière mais, de temps en temps, jeter un coup d’œil est indispensable afin de na pas buter sur les mêmes obstacles ou emprunter de mauvaises routes. Cela sert donc, éventuellement, à choisir de bonnes routes.
Jetons donc un coup d’œil dans le rétroviseur de l’Histoire et intéressons-nous au concept de « luttes des classes ». Ce concept fut malheureusement dévoyé comme le fut le Christianisme à bien des époques. Pourquoi parler du Christianisme ? Car c’est un bel exemple de ce que peut faire l’Homme au nom d’un concept ou d’une idéologie. Le Nouveau Testament est rempli de paroles d’amours, de tolérances. Cela empêcha-t-il, au nom de ces messages d'avoir torturé et tué très certainement des millions de personnes au cours des deux millénaires passés ?
Donc est-ce le message qui était mauvais ou est-ce plutôt ce que l’on en a fait ?
Revenons donc à « la Lutte des classes ». Ce concept est assez simple à résumer, pourquoi aller chercher midi à quatorze heures ? En gros, il existerait des classes dans les populations qui s’opposeraient de par leurs intérêts communs. Pour schématiser encore davantage, une classe dominante le serait en prenant les richesses dont elle dispose à une autre classe sociale.
Notre monde est fini, il dispose de richesses mais toutes ces richesses, aussi immenses qu’elles soient, sont quantifiables car limitées. Pour qu’un groupe en dispose du maximum il n’a d’autre choix que le prendre aux autres.
Qu’avons-nous appris en ce début d’année 2016 ? Soixante-deux personnes dans le monde disposent d’autant de richesses que la moitié de la population mondiale. On apprend également que leur capital a augmenté de 50% en cinq ans. Ces richesses qu’ils possèdent, s’ils les ont c’est bien qu’ils les ont prises aux trois milliards et demi d’individus qui représente la moitié de la population mondiale actuelle.
Si le monde était en pleine opulence cela ne poserait aucun problème. Mais est-ce le cas ?
C’est là que le concept de « lutte des classes » prend son sens. Ce que ces soixante-deux personnes ont pris, cela manque cruellement à ceux à qui ils ont pris. Combien cela coûte-t-i l de faire vacciner un enfant pour lui éviter la mort ? Encore beaucoup trop lorsque l’on est africain par exemple. Alors, on laisse crever ces enfants car on manque de richesses pour les sauver.
Cela est tellement banal que cela nous paraît normal. Mais de vous à moi, en y regardant de plus près, n’y a-t-il par quelque chose de « gênant » dans cette situation ?
Nous sommes devant un choix : ou nous continuons à laisser crever ces enfants ou nous nous relevons enfin les manches pour stopper ce massacre. Car oui, il s’agit bien de massacre !
Vont-ils accepter ces soixante-deux personnes et tous les autres de partager enfin leurs richesses ? Ils n’ont pas l’air d’en prendre le chemin. Ce n’est pas non plus en donnant à des œuvres caritatives pour se donner bonne conscience que cela résoudra ce problème qui est soumis à nous tous.
Il va très certainement être nécessaire d’aller chercher ce dont ils disposent en quantité complètement délirante.
La voilà la lutte des classes…
Ces mêmes riches ont fait diffuser que ce concept de lutte des classes est dépassé, date et n’est donc plus d’actualité. Tels les Grecs devant Troie qui avaient déserté les plages pour faire croire à leur retraite. Qu’ont fait les Troyens ? Ils se sont réjouis, et, au final ont fait entrer dans leur ville le cheval qu’avait imaginé Ulysse pour faire enfin tomber cette ville réputée imprenable.
Ce cheval de Troie nous l’avons. On nous fait croire que cette lutte des classes est dépassée. Alors, allons-nous être aussi dupes que les Troyens en leur temps ?