Il y eut un temps où la médecine préconisait la saignée pour guérir les maux dont souffraient les malades. Molière l’avait d’ailleurs dénoncé et avait montré l’absurdité de cette pratique exercée par les personnes qui détenaient le pouvoir de guérir, les médecins. Ces médecins détenteurs d’un savoir que le profane ne pouvait comprendre et qui, grâce à ce savoir lié à leurs connaissances, préconisaient la saignée dès qu’un malade présentait des signes de maladie, de faiblesse.
Déjà à l’époque, de nombreuses personnes s’apercevaient que le remède était pire que le mal. Mais bon, le savoir dont disposaient les médecins grâce à leur titre leur permettait de continuer dans cette voie sans se préoccuper des réelles conséquences de cet acte qui tuait davantage qu’il ne guérissait.
Bien heureusement, depuis la médecine a fait des progrès immenses. Mais qu’en est-il de ces « docteurs » bardés de leurs diplômes et de leurs savoirs ?Et bien, tout aussi surprenant que cela paraisse, ils exercent toujours. On ne les appelle plus « docteurs » mais « économistes ». Quoique la grande majorité soit des « docteurs en économie ». Et leur médecine me direz-vous ?
« Docteur Economiste, Les Peuples souffrent.
- Une bonne saignée !
-C’est étrange, ils souffrent encore et même davantage semble-t-il.
-Une bonne saignée.
-C’est de pire en pire, cela devient alarmant.
-Une bonne saignée ! »
Et oui, 340 ans après la mort de Molière, ces savants exercent toujours. Bardés de leurs titres, de leur Savoir, ils préconisent toujours et toujours la saignée. Comme auparavant, on s’aperçoit tout de même que cette pratique est plus néfaste que bénéfique mais comme auparavant peu importe puisque ce sont « ceux qui savent » qui la préconisent.
L'Europe et les Peuples qui la composent sont donc saignés mais pour leur bien. Cela ne s’arrange pas pour autant, même cela empire. La solution : on saigne davantage, on asphyxie. Si après cela l’Europe ne guérit pas, ce serait bien incompréhensible. Bien entendu, ces prescripteurs de saignées ne se les appliquent pas à eux-mêmes. Il serait hors de question qu’ils s’ouvrent les veines ce qui est somme toute très compréhensible vous en conviendrez. Ils préfèrent les bonnes transfusions de sang neuf que leur apportent leurs conseils donnés à la radio, la télévision, dans des colloques rémunérés, dans des livres.
Alors, combien de temps allons-nous accepter d’être saignés même si cela est « pour notre bien » ?