"(...)
Jamais rassasiés de toutes les fontaines
Où ils vont s'abreuver et se nourrir,
Ce qui coule dans les ruisseaux de mes veines
N'assèchera jamais leur soif de vampires.
(...)
Car j'écris encore de ma main osseuse
Tous ces mots nés des entailles de ma vie,
Parce que mes pensées n'étaient pas lépreuses,
Ni mon existence, jetée dans l'oubli.
Et si mon âme reste chevillée au corps,
Mes yeux espèrent, avant qu'ils ne s'éteignent,
Essuyer leurs dernières larmes sur l'aurore
Qui guérira un jour mon coeur qui saigne.
Alors ce cri rebelle, ces ultimes mots
Enfantés dans mes nuits sombres, cafardeuses,
Déchireront le silence comme un couteau
Eventrera leur mémoire adipeuse"
Texte lu par Richard BOHRINGER le 19 avril 1996 dans feu son émission radiophonique "C'est beau une ville la nuit"