Je compte le temps que j’ai perdu
À jouer, à mater, à fumer éperdu
Je compte aussi les fois qu’on m’a eu
Nigaud, naïf, gentil ou faux cul
Toujours des mecs, des potes, mon cul
Alors j’imagine, de nouveau seul chez moi,
Quand j’imagine, et leur thune et leur foi,
L’hypocrisie généralisée qui doit régner
Chez les élus représentants diplômés.
J’aurai eu beau rêver d’un monde délivré,
Chaque phrase que j’inscris m’en fait douter,
Et je redoute que ma lettre d’amour à Retailleau,
Que mon éloge objective de Macron,
Que mon panégyrique de l’art de de de Villiers,
Que ma philippique de la gauche ingénue et pédé,
Restent lettres mortes.
Récemment encore, je comptais les pieds de mes vers;
Bien plus stimulant de les entendre traduire
La nausée de mon âme
Vomis
Édifiantes lectures, mais le concerné n’a pas répondu
La droite, de Diable, le Mal, Macron, Borne,
Désormais pas un jour sans un délit, un crime,
D’État, en chœur avec les tyrans de l’internationale fasciste.
Un poème qui fait prout, pourquoi pas,
Tiens, la fin, un feu ? De lettres-braises ?
Le tournant de la rigueur de papa,
Bravo messieurs, je signe à l’aise.