
En Tunisie, c'est bientôt le 14 janvier. Vous me direz que c'est le cas un peu partout. Mais en Tunisie, le 14 janvier, c'est la date anniversaire et donc fêtée du départ du tyran, Ben ali. Mais ce n'est pas pour ça qu'en cette année 2014, cette date historique sera importante. Elle le sera parce qu'elle sert aujourd'hui de dead line à la rédaction de la nouvelle constitition du pays.
Une loi fondamentale qui devrait nous donner du mou pour éviter le retour des népotes et laisser souffler les consciences. Une constitution qui s'annonce bien puisqu'hier l'article 20 indiquant que les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs a été adopté.
Un signal fort émis par cette assemblée dite constituante et qui pourtant depuis 3 ans n'a rien fait. Et qui donc en quelques jours s'est engagée à finir cette constitution, objet de manifestations et d'un long mouvement qui avait balayé le premier gouvernement post Ben ali, celui de son ancien premier ministre Mohamed Ghannouchi.
Une constitution enfin. Et on aimerait croire qu'elle servira de base à une nouvelle Tunisie plus stable et qui ne se réveillera pas tous les 3 ou 6 mois en se demandant qui est aux commandes de l'Etat. Un avenir stable, cela veut dire des éléctions régulières, et la certitude rassurante que le destin de la nation n'est pas suspendu à la maladie, à la mort ou à la destitution d'un potentat que les moins amateurs de démocratie étaient heureux de voir jouer les chefs laconiques.
Ce sera long et pas facile mais cela vaut mieux. Ce qu'on attend maintenant, ce sont des élections capables de donner une vraie majorité qualifiée pour gouverner le pays. Fini le fantoche de la présidence qui avec sa dernière boulette, le livre noir, aura définitivement scellé son destin de petit épicier de la politique incapable d'habiter la fonction.
Dans ce pays qui annone son tourisme, qui guette le cours du dinar face à l'euro comme on guette le retour des marins partis en mer, il y a plus que jamais besoin de stabilité et d'ancrage structurel des institutions. Fini de jouer, il nous faut des cates maintenant.