Vladimir Poutine s’est acharné contre celui qui était devenu son principal opposant : tentative d’empoisonnement mortel, condamnations à répétition à des peines de plus en plus lourdes, relégation – pour finir – dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique qui n’a rien à envier au goulag d’antan.
Alexeï Navalny a révélé au grand jour l’enrichissement de la kleptocratie mafieuse qui s’engraisse sur le dos du peuple russe, à commencer par le premier des oligarques : Vladimir Poutine. Il a dénoncé la corruption du régime et l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, une guerre qu’il qualifiait de « stupide et insensée ». Il eut, aux yeux du tyran, le tort immense d’être à la tête des grandes manifestations contre les fraudes des élections législatives et présidentielles, qui firent grand peur à l’autocrate. Le tort aussi de n’avoir jamais plié, jamais renié ses convictions, jamais cédé à l’intimidation.
C’est en parfaite connaissance des risques qu’il était revenu dans son pays, à peine rescapé d’une tentative d’empoisonnement par les services russes. Cela ressemblait à un choix sacrificiel : c’était sa manière, infiniment courageuse, de continuer le combat.
Nombre d’autres dissidentes et dissidents croupissent aujourd’hui dans les geôles d’un régime qui ne tolère pas l’ombre d’une contestation. Toutes et tous, qui le payent au prix fort, ont en commun de condamner l’agression de l’Ukraine et de vouloir une Russie démocratique, tels Vladimir Kara-Mourza, Ilia Iachine et tant d’autres.
En ce triste jour où la dictature criminelle qui sévit en Russie est responsable de la mort d’Alexeï Navalny, nous tenons à exprimer à l’association Russie Liberté, partie prenante de toutes nos mobilisations contre la guerre d’agression en Ukraine, notre peine et notre solidarité. Internationalistes, nous faisons nôtre son mot d’ordre : « Victoire pour l’Ukraine, liberté pour la Russie ! »