On l'avait salué sur Mediapart en mars dernier, regrettant que le film soit uniquement programmé sur Canal + . Les Anonymes – Un' pienghjite micca, dans lequel le cinéaste Pierre Schoeller (L'Exercice de l'État) met en scène l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Érignac et les vertigineuses 96 heures de garde à vue sera visible dimanche en salle. Avec au générique Olivier Gourmet, Mathieu Amalric, Didier Ferrari, Jean-Philippe Ricci...Emmanuel Burdeau, dans sa critique (toujours ici dans son intégralité), avait salué une œuvre « remarque cinématographiquement et politiquement ». « Archive et fiction. Avant et après. L'île et le continent. La langue corse et la langue française. Le nationalisme et l'État. Schoeller, son scénariste Pierre Erwan Guillaume et son chef opérateur Julien Hirsch tiennent jusqu'au bout ces circulations, écrivait Emmanuel Burdeau. Cela tourne, cela ne cesse de tourner. Cela fait un vertige. Lorsqu'une scène abandonne subitement le français pour le corse, le changement d’idiome peut apparaître comme un supplément d'authenticité, mais c'est aussi l'inverse : la vérité de la langue fait aussi basculer dans l'abîme des luttes, entrouvre une porte sur un monde que le spectateur ignore ou connaît mal. Non pas un peu de fiction en moins, mais la politique et le combat nationaliste eux-mêmes comme fiction, langue étrangère. (...) Comme L'Exercice de l'État, Les Anonymes frôle le surrégime, le forçage. Comme lui, il approche souvent la petite audace de trop qui verserait tout dans l’exercice. Mais d'une part ce risque est tenu dans les Anonymes avec beaucoup plus de force et d’unité que dans le film de 2011. Et ce risque appartient au projet : montrer la vérité comme travail et comme construction. Comme politique et comme art.»
La première séance aura donc lieu ce dimanche 6 octobre au Cinéma du Panthéon 13, rue Victor-Cousin Paris Ve. Elle sera suivie d'un débat en présence du réalisateur et du scénariste. Le film sera ensuite projeté chaque dimanche à 11h jusqu'à mi-novembre. Donc, ne trainez pas trop...