Jusqu'à vendredi se tient à l'Institut du monde arabe à Paris, le festival le Maghreb des films. Une programmation cinématographie mêlant documentaires et fictions, courts et longs métrages, et qui, surtout, offre une scène aux jeunes réalisateurs.
Une chose frappe à la lecture du programme de cette édition 2012: le nombre de documentaires. Comme si les mouvements qui traversent depuis deux ans le Maghreb happaient littéralement les réalisateurs. Parmi les 13 films proposés cette semaine, on notera ainsi Fallega 2011, documentaire de Rafik Omarni (diffusé mercredi à 19h30) qui fait le récit du premier sit-in du printemps arable au travers d'une semaine passée en compagnie de jeunes Tunisiens, sur la place du gouvernement, après le départ de Ben Ali.
On y verra aussi, vendredi 23 novembre, Dégage de Mohamen Zran, ou la révolution tunisienne filmée sur le vif comme autant de rushes sur le temps présent.
La soirée de vendredi s'achèvera d'ailleurs avec une rencontre avec les réalisateurs.
A rebours de ces films tournés dans l'urgence et l'immédiateté, on notera la projection, mercredi 21 novembre, de En retard pour l'enterrement de ma mère, de la franco-marocaine Penny Allen: un documentaire tourné sur trois années, qui dresse le portrait d'une famille maghrébine après le dècès de leur mère, célèbre trafiquante d'or et de bijoux: «Au-delà de l’histoire familiale, le film met l’accent sur les identités transfrontalières, sur la figure tutélaire de la mère dans la famille arabo-musulmane, et sur l’influence des contextes politiques sur la vie des individus», précise le synopsis.
Dans leur sélection, les programmateurs du festival ont aussi voulu mettre en avant «une vague nouvelle qui a éclos ces dernières années, totalement autonome, en termes de moyens et de création, affichant une indépendance et une liberté de ton étonnantes (Lamine Ammar Khodja, Djamel Beloucif, Mohamed Lakdar Tati, Drifa Mezenner …). Libérée par le numérique, elle ne se contente pas d’appréhender la mal-vie, le chômage et les interdits de tous ordre ; elle remet en cause les formes d’expression, les schémas narratifs et les codes du 7e art officiel.»
Beaucoup de ces films sont inédits. La programmation (19 pages en format PDF) et le site du festival où tous les films sont présentés sont le meilleur moyen de faire sa sélection.
- A noter: ce festival se prolonge au cinéma Les 3 Luxembourg du 28 novembre au 4 décembre.
- et du 9 au 12 décembre, toujours à l'Institut du monde arabe, les lutins du court-métrage propose une riche programmation de réalisateurs arabes.
Dimanche dernier, l'émission de TV5 Monde Maghreb-Orient Express invitait trois de ces jeunes réalisateurs autour du thème (R)évolution dans le 7e art !