A la veille du second tour des élections législatives, la bien-pensance nationale s’égosille et s’enroue à ordonner de faire barrage à l’extrême droite. Or, au lieu d’éclairer les consciences comme il prétend le faire, il semble que cet appel ne soit que la représentation d’un syndrome de dissonance cognitive peut-être vieux comme le monde. En effet, dénonçant les risques de discrimination et d’aliénation, il néglige étonnamment et bruyamment une forme de domination qui s’applique pourtant à 52 % de la population et dont de toute évidence le RN n’a pas l’exclusivité : les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. Pourtant, Macron ne vient-il pas, et pour la deuxième fois, de nommer un ministre soupçonné d’agression sexuelle et de viol, éligible qui plus est à la députation ?
Partout dans le monde, des milliers d’hommes et de femmes, membres et bénévoles d'associations, de collectifs, militant(e)s politiques et élu(e)s luttent contre les violences sexistes et sexuelles; à cela s'ajoutent les nombreux témoignages des femmes qui, de plus en plus, dénoncent courageusement les violences qu'elles ont subies ou subissent.
La France ne fait pas exception, sauf sur un point peut-être: c'est qu'elle a institutionnalisé la violence sexuelle. Nous pouvons désormais élire nos potentiels agresseurs.
Ma question par conséquent est triple:
_Que faisons-nous, que pouvons-nous faire, pour lutter contre l'institutionnalisation des violences sexistes et sexuelles?
_Au cas où nous ne pourrions rien faire, ne devrions-nous pas prévenir toutes celles et ceux qui se battent pour les droits des femmes et contre les violences en tout genre qui leur sont faites, qu'ils doivent immédiatement cesser ce combat qui est vain puisque les agresseurs, en accédant au pouvoir au sein de notre système féodal, légitiment leurs actes et ceux, par conséquent, de tous les agresseurs, passés, présents et à venir, du pays?
_Pourquoi les violences sexistes et sexuelles en politique ne sont-elle pas devenues ces jours-ci une préoccupation quasi QUOTIDIENNE (comme l'est la "canicule" par exemple...) pour les medias (à l’exception de Mediapart donc) ? Pourquoi ceux qui ont la parole, parmi eux nos candidats, demeurent-ils sourds à notre écœurement, notre colère, notre rage ? Qu’est-ce qui les contraint à se taire ?
Le silence est complice. Les violences sexistes et sexuelles commises par des hommes, y compris des hommes politiques (car qui pourrait croire que leurs agissements ne déborderont jamais leur sphère d'influence politique?) ont 52% de victimes potentielles, ce qui me semble être là un sujet de santé publique!
J'entends orienter la majeure partie de mes actions militantes en ce sens, celui de la lutte contre l’institutionnalisation des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, et ce avec l'espoir de trouver des relais, des aides, et de faire grossir le mouvement.
Toutefois, j'avancerai sans soutien si je dois me résigner à ne pas en attendre.